jueves, 17 de noviembre de 2016

TRISTÁN SAUTIER [19.565]



Tristán Sautier

Tristán Sautier nació el 21 de diciembre de 1966 en Lieja 
Sautier ahora vive en Arlon, después de una trayectoria existencial difícil que coincide con el reconocimiento e importancia cada vez mayor de su lectura y escritura.

Bibliografía seleccionada:

Ediciones Negro Grouse:

Ode pour rire à Charles Bukowski, 1995.

Otras publicaciones:

Attouchement d’une écartelée, L’arbre à paroles 1991.
D’une rive en feu, La Bartavelle 1992.
Des serments qu’on adresse à la nuit, L’arbre à paroles 1993.
Le temps interdit, Le Cormier, 1996.
Le piège du sacré, L’Arbre à Paroles, Amay, 1996.
Claire Venise, Ed. L’Arbre à Paroles, Amay, 2000.
Lettres brûlées à l’amoureuse, poèmes, Vallongues, 2000.
L’avant-critique (notes et entretiens 1991-1996) suivi de Sur Salah Stétié, Ed. L’Arbre à Paroles, Amay, 2000.
Cinq petites odes, poèmes, Le Taillis Pré, Châtelineau, 2003.
Reliefs (L’avant-critique 2), Ed. L’Arbre à Paroles, Amay, 2006.
En terre étrangère, recueil de poèmes, en collaboration avec Marie-Claire Verdure, préface de Jacques Crickillon, Ed. L’Arbre à Paroles, Amay, 2007




A los pulpos acariciémoslos 

a los pulpos acariciémoslos detrás del vidrio sin olas sin palabras como nada se mueve detrás de las palabras cuando se las traza en el aire con un dedo silencioso de reivindicaciones alzadas contra las formas y por la forma de alzar un dedo orfebres en nuestras nieves de temporada de acuario orfebres de temporadas desnudas color crudo que conspiran con los pulpos la muerte impide los poemas se le cortan las venas en cuatro y se mira cortar cortarse el oro se contempla y todavía es barro se empieza a hablarle al aire se dice me diste tu barro y me harté de él al aire también se escribe que todo borra todo en el silencio hirsuto un poco uno se ahoga en el silencio en la muerte que no impiden los poemas los perros por supuesto no son nada que son todo es la perrada el ser felino por encima nos pasó




COMO ESOS CABALLOS SALVAJES

Como esos caballos salvajes que nadie
puede domar Norma demasiado hermosa
demasiado loca demasiado sola pechos podridos
por tu corazón dice el poeta
sabiendo que el corazón es como los caballos
salvajes arde de no poder más que huir
de lazos y codicias Ya no seas
Como esos caballos salvajes que nadie
puede domar salvo en la muerte
Estarás siempre demasiado desnuda

("onze muses")




MAGNIFICAT

No se ve se adivina
en algún rincón debe
estar el viejo L.F. Céline con
sus perros y su odio buscando
algún barco fantasma rengueando
en sus pieles Ahí más lejos también
profundamente viva la amante
de un Encuentro tiende su grupa
como si la bruma en toda su
extensión estuviera poblada por mis manos
Y luego en cada punto más blanco
vos podrías ser acurrucada como
lista para rajar parecida a todas
las bestias del pasado que guardan cautivo
el presente en sus ojos caducos. 

Seis poetas belgas jóvenes de lengua francesa 
(Por Laura Calabrese - Alejo Steimberg) 




puisque ma patrie est en terre
dit vrai Tristan
Mon os ira bien là tout seul
or suis aussi Tristan
et d'os qu'irrite l'air donc tôt ou tard
au terme de mon décharnement stupéfait là
nous nous rencontrerons dans la musique
des vents les plus profonds d'anonymat

Extrait de Os, 13, inédit.



Répétons oui trois fois
comme à chaque inspiration
chaque déperdition
comme trois fois à chaque fois
la putain la Mort l'inépuisable
Répétons qu'on la renie et l'abjecte
et maudit la respiration de son sexe
Elle répète que c'est en elle qu'on renie


Mais par l'inespéré du désespoir

il y a Cass d'amour perdue de beauté suicidée
et la Sirène baiseuse de la plage de Venice
la sirène la morte qui sera femme la seule
de Tony notoire quidam raté dans l'alcool
désormais racheté puis plus perdu qu'auparavant
lorsque s'éloigne portée par l'eau la Sirène
d'une nuit où tout l'espoir fut bu la grande tasse
S'il est trop tard dans le temps par l'inespéré
du désespoir il est encore temps
pour un chant comme de Sirène ténu
comme lorsque Dylan rencontre Sara
et que les épaves sur la plage de l'espace nul
portent la mer au-delà de sa morve
AVANT QUE L'ÉCUME NE REVIENNE
RUER DÉFINITIVEMENT DANS LES CARCASSES




En terre étrangère 
Parution : 2007
Auteur : Tristán Sautier/Marie-Claire Verdure
Collection : l'Arbre à paroles

EXTRAIT

Les esprits sains vont s’ébahir, s’indigner : ça, de la poésie ! et notre monde qui est si beau et si bienveillant, comment peut-on ! Esprits sains, sachez, féroces volailles, que vous ne savez rien, que vous ne voyez rien, que vous n’êtes pas. L’âme du poète se doit d’être percée d’épines ; il n’est désormais de poète que de révolte désenchantée. Tristan Sautier et Marie-Claire Verdure l’assument, ce non-pouvoir créatif, avec nostalgie et fureur désespérée. L’assument dans un amour malgré tout. L’assument dans la poésie, cette poésie qui est à la fois amour passionné et clairvoyance navrée. [Jacques Crickillon]



Les oiseaux des premiers nids
n’en mourront pas. Les collections
d’été resteront en vitrine. Ce n’est rien
rien que le temps qui passe
accrochant un jour
à l’autre.
La mort pas encore à l’affiche.





Ode pour rire à Charles Bukowski, 1995.

Tu as d’une femme à l’autre
baisé la mort déjà mort avant
qu’elle ne remporte sa victoire
tu as résisté seul avec le feu baveux
dans les mots et l’ivresse insoumise.


*



Car il y a les livres où l'on ne guérit pas
leurs heureuses manies de vocables
les livres qui occupent en adversaires l'espace
et pourtant le magnifient à l'abandon ou sollicités
les livres de Stefan qui crient plus fort
que les autres tout près d'Artaud Céline Guyotat
Joyce contre la chiennerie
inapaisés
Livres



Corps né sans (Tristan SAUTIER)


Extrait

pas né au sens
pas de mèche avec l’abattoir
pas avec l’anneau
tordu des grandes séparations de soi
pas du côté du verbe finalement
finalement pas du côté des faux nègres du verbe
mais du côté de la ronde enflammée
du vin du bruit du sang contraire
de la nuit fenêtre ouverte sur ses
propres ténèbres et les criant comme
on enfouit en soi l’Ophélie
d’une vie en forme de crachat
on est
c’est certain
du côté lame du couteau
et là
fixant la face de vie de l’ennui
on aiguise son os
on est né
sans





Titre : KILLED BY DEATH
Auteur : Tristan SAUTIER
Date de parution : mars 2013


Extrait 

quand il reste au comptoir d’un bar une femme
belle et pourtant seule qui fatiguée
regarde le jour naissant son maquillage
aussi fatigué elle se tourne se voit
dans la glace du bar désapprouve
le jour qui vient se regarde et ne
se voit pas allume une cigarette
et envoie la fumée au reflet
qui la dévisage sans rien voir
comme pour réellement briser la glace
ou son image propre

quand on est à trois tabourets de distance
et qu’on ne tente rien parce qu’à cette heure
intérieure ne se marquant sur aucune horloge
on sait que trois tabourets font
trois siècles de solitude ou trois
espaces d’indifférence et que des murs
se resserrent de toutes leurs pierres
derrière les visages





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