miércoles, 27 de julio de 2011

HÉCTOR DE SAINT-DENYS GARNEAU [4.332]


Hector de Saint-Denys Garneau 

Nació en Montreal, Canadá, en 1912, en el seno de una vieja e ilustre familia de Quebec. Murió en el otoño de 1943, a los treinta y un años, víctima de un ataque cardíaco. Pasó su infancia en las tierras que su familia poseía en Sainte-Catherine-de-Fossambault. Realizó sus primeros estudios en el colegio Sainte-Marie y, en 1923, ingresó en la Escuela de Bellas Artes.

En 1934 se unió al grupo literario La Relève en cuya revista publicó sus primeros poemas. Publicó también artículos sobre arte y expuso sus cuadros en la "Galerie des Arts".

En 1937 apareció su primer y último libro: "Miradas y juegos en el espacio". La crítica, en el mejor de los casos, no lo apreció, en el peor, lo ignoró.

Saint-Denys Garneau realizó un breve viaje por Francia del que regresó enfermo y decepcionado. A partir de entonces vivió prácticamente recluido en la propiedad familiar. 

En 1949, se publicaron sus poesías completas; y en 1954, su célebre Journal.

Dos arcángeles tiene la poesía de Quebec: Émile Nelligan, hijo genial de Baudelaire y de Verlaine; y Saint-Denys Garneau, padre — igualmente bello, igualmente desdichado, quizás — de la modernidad.

Obras

Regards et jeux dans l'espace (1937);
Poésies complètes—Regards et jeux dans l'espace, Les solitudes (1949);
Complete poems of Hector de Saint-Denys Garneau (1962), tradução ao inglês por John Glassco;
Mémorial: inédits de Saint-Denys Garneau, de parents et d'amis (1996);
Recueil de poésies: inédit de 1928 (2002).




Mi casa

Quiero que esté mi casa bien abierta,
Buena para con todos los pobres.

La abriré a todo el que llegue
Como alguien que aún recuerda
Haber sufrido afuera mucho tiempo,
Acosado por todas las muertes
Rechazado por todas las puertas
Mordido por el frío, roído de esperanza

Aniquilado de vivo aburrimiento
Exasperado de esperanza tenaz

Siempre a la busca del perdón
Siempre al acecho del pecado.

Traducción de Miguel Ángel Frontán.



Ma maison

Je veux ma maison bien ouverte,
Bonne pour tous les miséreux.

Je l'ouvrirai à tout venant
Comme quelqu'un se souvenant
D'avoir longtemps pâti dehors,
Assailli de toutes les morts
Refusé de toutes les portes
Mordu de froid, rongé d'espoir

Anéanti d'ennui vivace
Exasperé d'espoir tenace

Toujours en quête de pardon
Toujours en chasse de péché.






Todos y cada uno, poemas (Tous et Chacun, poèmes), de Hector de Saint-Denys Garneau, 
Traducciones de Luis Vicente de Aguinaga


Prefiero haberlo perdido todo
Prefiero ser un joven muerto extendido
Bajo un techo silencioso
A la luz larga y sin accidentes de la lamparilla
O quizás en lo profundo del mar
En una claridad glauca que se va borrando
Durante un largo tiempo sin accidentes y sin mañana



Spleen

¡Ah! Qué viaje haré
Con mi alma, qué lento viaje

Y qué país veremos
Extenso país, país de tedio

¡Ah! Ya estar exhausto por la noche
Y regresar y no ver nada

Y morir durante la noche
Muerto de mí, de nuestro tedio


Spleen

Ah! quel voyage nous allons faire
Mon âme et moi, quel lent voyage

Et quel pays nous allons voir
Quel long pays, pays d’ennui.

Ah! d’être assez fourbu le soir
Pour revenir sans plus rien voir

Et de mourir pendant la nuit
Mort de moi, mort de notre ennui.


*


Una especie de reposo
al ver pasar el cielo

Todo lo que pesa fue relegado
La desesperación duerme sin ruido bajo la lluvia

La Poesía es una Diosa
de la que hemos oído hablar

Su cuerpo demasiado puro para nuestro corazón
Duerme bien derecho
Por suerte del otro lado

No será esta vez cuando nos propongamos
Robarle las joyas
que no tiene por estar desnuda.




Une sorte de repos
à regarder un ciel passant

Tout ce qui pèse fut relégué
Le désespoir pas de bruit dort sous la pluie

La Poésie est une déesse
dont nous avons entendu parler

Son corps trop pur pour notre cœur
Dort tout dressé
Par bonheur c’est de l’autre côté

Nous n’entreprendrons pas maintenant
De lui voler des bijoux
qu’elle n’a pas étant nue.




*



Un buen golpe de guillotina
Para acentuar las distancias

Pongo la cabeza sobre la chimenea
Y lo demás se concentra en sus negocios

Mis pies se van a sus viajes
Mis manos a sus pobres trabajos

Sobre la consola de la chimenea
Mi cabeza da la impresión de estar de vacaciones

Hay una sonrisa en mi boca
Como si acabara yo de nacer

Mi mirada pasa, tranquila y ligera
Igual que un alma liberada

Se diría que he perdido la memoria
Y todo ello forma una dulce cara de loco.




Un bon coup de guillotine
Pour accentuer les distances

Je place ma tête sur la cheminée
Et le reste vaque à ses affaires

Mes pieds s’en vont à leurs voyages
Mes mains à leurs pauvres ouvrages

Sur la console de la cheminée
Ma tête a l’air d’être en vacances

Un sourire est sur ma bouche
Tel que si je venais de naître

Mon regard passe, calme et léger
Ainsi qu’une âme délivrée

On dirait que j’ai perdu la mémoire
Et cela fait une douce tête de fou.



*


Hay ciertamente alguien que se muere
Yo había decidido no prestar atención y abandonar
el cadáver por el camino
Pero se va perdiendo la ventaja y ahora soy yo
El moribundo que se me empareja.




Il y a certainement quelqu’un qui se meurt
J’avais décidé de ne pas y prendre garde et de laisser tomber
le cadavre en chemin
Mais c’est l’avance maintenant qui manque et c’est moi
Le mourant qui s’ajuste à moi




À part vingt-cinq fleurs

À part vingt-cinq fleurs qui ont brûlé pendant
                le jour le jardin est beau
À part vingt-cinq fleurs qui sont fanées
et nous partons faireune promenade parfaite comme s’il ne manquait rien
Mais nous sentons bien
Malgré la fraîcheur du soir qui se dévoile
et la parfaite légère cadence voulue de nos pas
En nous se glisser le poids des fleurs mortes
Se glisser en nous
Vingt-cinq fleurs tombées dans un coin du jardin
Qui font pencher en nous tout le jardin
Qui font chavirer en nous tout le jardin
Crouler tout le jardin.

Poésies. Regards et jeux dans l’espace. Les Solitudes, Montréal, Fides, 1972, p. 133.


Accueil

Moi ce n’est que pour vous aimer
Pour vous voir
Et pour aimer vous voir
Moi ça n’est pas pour vous parler
Ça n’est pas pour des échanges
                              conversations
Ceci livré, cela retenu
Pour ces compromissions de nos dons

C’est pour savoir que vous êtes,
Pour aimer que vous soyez

Moi ce n’est que pour vous aimer
Que je vous accueille
Dans la vallée spacieuse de mon recueillement
Où vous marchez seule et sans moi
Libre complètement

Dieu sait que vous serez inattentive
Et de tous côtés au soleil
Et tout entière en votre fleur
Sans une hypocrisie
en votre jeu

Vous serez claire et seule
Comme une fleur sous le ciel
Sans un repli
Sans un recul de votre exquise pudeur

Moi je suis seul à mon tour
autour de la vallée
Je suis la colline attentive
Autour de la vallée
Où la gazelle de votre grâce évoluera
Dans la confiance et la clarté de l’air

Seul à mon tour j’aurai la joie
Devant moi
De vos gestes parfaits
Des attitudes parfaites
De votre solitude

Et Dieu sait que vous repartirez
Comme vous êtes venue
Et je ne vous reconnaîtrai plus

Je ne serai peut-être pas plus seul
Mais la vallée sera déserte
Et qui me parlera de vous?

Poésies. Regards et jeux dans l’espace. Les Solitudes, Montréal, Fides, 1972, p. 89.



Après les plus vieux vertiges

Après les plus vieux vertiges
Après les plus longues pentes
Et les plus lents poisons
Ton lit certain comme la tombe
Un jour à midi
S’ouvrait à nos corps faiblis sur les plages
Ainsi que la mer.
Après les plus lentes venues
Les caresses les plus brûlantes
Après ton corps une colonne
Bien claire et parfaitement dure
Mon corps une rivière étendue
           et dressé pur jusqu’au bord de l’eau

Entre nous le bonheur indicible
D’une distance
Après la clarté du marbre
Les premiers gestes de nos cris
Et soudain le poids du sang
S’écroule en nous comme un naufrage
Le poids du feu s’abat sur notre coeur perdu

Après le dernier soupir
Et le feu a chaviré l’ombre sur la terre
Les amarres de nos bras se détachent
           pour un voyage mortel
Les liens de nos étreintes tombent d’eux-mêmes
           et s’en vont à la dérive sur notre couche
Qui s’étend maintenant comme un désert
Tous les habitants sont morts
Où nos yeux pâlis ne rencontrent plus rien
Nos yeux crevés aux prunelles de notre désir
Avec notre amour évanoui comme une ombre
           intolérable
Et nous sentions notre isolement s’élever
           comme un mur impossible

Sous le ciel rouge de mes paupières
Les montagnes
Sont des compagnes de mes bras
Et les forêts qui brûlent dans l’ombre
Et les animaux sauvages
Passant aux griffes de tes doigts
Ô mes dents
Et toute la terre mourante étreinte

Puis le sang couvrant la terre
Et les secrets brûlés vifs
Et tous les mystères déchirés
Jusqu’au dernier cri la nuit est rendue

C’est alors qu’elle est venue
Chaque fois
C’est alors qu’elle passait en moi
Chaque fois
Portant mon coeur sur sa tête
Comme une urne restée claire.

Poésies. Regards et jeux dans l’espace. Les Solitudes, Montréal : Fides, p. 135-137.



Au moment qu’on a fait la fleur

Au moment qu’on a fait la fleur
De tout notre amour plongé en elle
Quand la fatigue tout à coup la fane entre nos doigts
Quand la fatigue tout à coup surgit alentour
Et s’avance sur nous comme un cercle qui se referme
L’ennemie qu’on n’attendait pas s’avance
Et commence par effacer le monde hors de nous
Efface le monde en s’approchant,
Vient effacer la fleur entre nos mains
Où notre amour était plongé et fleurissait
Notre amour alors dépossédé rentre en nous
Reflue en nous et nous prend au dépourvu
Nous gonfle d’un flot trop lourd
Nous abat d’un vertige inattendu
Et nous sommes épouvantés
Et comme désarmés devant cette parole
Devant la tristesse de la parole de la chair
Qu’on n’attendait pas et qui nous frappe
comme un soufflet au visage.

Poésies. Regards et jeux dans l’espace. Les Solitudes, Montréal : Fides, p. 132





Hector de Saint-Denys Garneau

a cura di Stefano Serri



A meno di un accecamento, d’un oscuramento dello spirito al quale forse potrebbe condurre il rifiuto della grazia, credo che questa certezza dimorerà intera nel mio spirito. […] Mi porta gioia, questa certezza, una gioia imprevidente, fiduciosa, del tutto calma, e che mi impegna sempre di più a spogliarmi di tutte le mie piccole menzogne che le sono d’ostacolo.

Così scriveva sul suo diario il 5 febbraio del 1935 il ventiduenne Hector de Saint-Denys Garneau al termine di una profonda crisi interiore: pochi mesi dopo, nell’agosto dello stesso anno, avrà lasaint-denys luce la sua prima e unica raccolta poetica pubblicata in vita, Regards et jeux dans l’espace, pubblicata nel 1937. La letteratura poteva sembrare lo sbocco naturale per chi, come lui, vantava tra i propri avi lo storico François-Xavier Garneau e un poeta, il nonno Alfred Garneau. Iniziata a Montréal il 13 giugno 1912 e conclusa il 24 ottobre 1943, la breve vita di questo artista canadese è segnata dalla battaglia tra lo slancio intellettuale e il peso della malattia, priva in apparenza di eventi di rilievo. Basti guardare la spoglia bibliografia, composta perlopiù da opere postume: poesie, racconti, lettere e un diario che ben testimonia la profondità di un’esistenza risolta in attenzione.
L’esperienza della pubblicazione si rivelò disastrosa per Garneau, che non progettò altre edizioni; le sue poesie inedite furono raccolte postume nella raccolta Les Solitudes, pubblicata con i Regards nel volume Poésies complètes nel 1949, anno d’inizio della fortuna critica dell’autore. I frutti della sua attività poetica (accompagnata da un profondo interesse per le arti figurative e per la filosofia) sono concentrati in soli tre anni (1935-1938) e hanno ancora, nella storia della letteratura canadese, un’eco vivissima. Innanzitutto, per un’inedita libertà formale unita a un raro equilibrio espressivo, unione che rende i Regards un’opera lontana sia dalla sponda accademica che da quella avanguardistica: l’assenza di rime e di schemi metrici regolari, la sintassi spezzata e l’uso libero della punteggiatura sono alcuni dei tratti formali più evidenti. Il libro colpisce inoltre per un equilibrio raro tra purezza e ironia, una semplicità mai ingenua e il desiderio di infinito, tradotto nel gusto per il paradiso di chi ha ben conosciuto la caduta. Nella crisi del ’35, oltre che con la poesia, Garneau si ritroverà a fare i conti con la morte e la propria salute precaria, a causa delle implicazioni a livello cardiaco di una malattia reumatica, insorta all’età di sedici anni.

Sole e ombra, uccello e prigione, bambini e morte: sono solo alcune coppie inscindibili di temi/personaggi che popolano le pagine di questa raccolta, dove l’ambivalenza, più che apparire come indecisione o dubbio, rispecchia la presa di coscienza sulla condizione umana. Nel mondo di Hector de Saint-Denys Garneau anche i simboli sono provvisori, influenzati dagli sguardi sul mondo del poeta-bambino. Ad esempio, gli uccelli, incarnazioni dei sogni innocenti che allontanano dalla gravità terrestre ma anche segno della fragilità e della morte stessa. In mezzo a questi due mondi paralleli (dove è la vita, e non l’uomo, a essere duplice) emerge forte il tema dell’accompagnare: il poeta cammina a fianco della gioia in un percorso che, attraverso la solitudine, lo porta all’ascolto dell’altro e dell’universo.

Stefano Serri

Le poesie qui tradotte sono tratte da Regards et jeux dans l’espace. Les solitudes, Editions Fides, Collection du Nénuphar, 1972, Montréal.


Portrait 

C’est un drôle d’enfant
C’est un oiseau
Il n’est plus là

Il s’agit de le trouver
De le chercher
Quand il est là

Il s’agit de ne pas lui faire peur
C’est un oiseau
C’est un colimaçon.

Il ne regarde que pour vous embrasser
Autrement il ne sait pas quoi faire avec ses yeux

Où les poser
Il les tracasse comme un paysan sa casquette

Il lui faut aller vers vous
Et quand il s’arrête
Et s’il arrive
Il n’est plus là

Alors il faut le voir venir
Et l’aimer durant son voyage.


Ritratto

È uno strano bambino
È un uccello
Non c’è più

Devi trovarlo
Cercarlo
Quando c’è

Non devi fargli paura
È una chiocciola
Un uccello

Non aspetta che abbracciarvi
Non fa altro coi suoi occhi

Dove posarli
Li tormenta come un contadino il cappello

Deve venirvi incontro
E quando si ferma
E se arriva
Non c’è più

Allora devi vederlo venire
E amarlo durante il suo viaggio.


La voix des feuilles

La voix des feuilles
Una chanson
Plus claire un froissement
De robes plus claires aux plus transparent couleurs.



Le foglie hanno una voce

Le foglie hanno una voce
Una canzone
Più chiara un frusciare
Di vesti più chiare in più aerei colori.



Les grands saules chantent

Les grands saules chantent
Melés au ciel
Et leurs feuillages sont des eaux vives
Dans le ciel

Le vent
Tourne leurs feuilles
D’argent
Dans la lumière
Et c’est rutilant
Et mobile
Et cela flue
Comme des ondes.

On dirait que les saules coulent
Dans le vent
Et c’est le vent
Qui coule en eux.

C’est des remous dans le ciel bleu
Autour des branches et des troncs

La brise chavire les feuilles
Et la lumière saute autour
Une féerie
Avec mille reflets

Comme des trilles d’oiseaux-mouches
Comme elle danse sur les ruisseaux
Mobile
Avec tous ses diamants et tous ses sourires.


Cantano i grandi salici

Cantano i grandi salici
Mischiati al cielo
E hanno fogliami come acque vive
Nel cielo

Il vento
Ruota le foglie
D’argento
Nella luce
Ed è rutilante
E mobile
E tutto si spande
Come onde.

Quasi che i salici si versino
Nel vento
Ed è il vento
Che vi si versa dentro.

Mulinelli nel cielo azzurro
Attorno a rami e tronchi

La brezza rovescia le foglie
E la luce salta intorno
Un incanto
Con mille riflessi

Come trilli di colibrì
Lei che danza sui ruscelli
Mutevole
Con tutti i suoi diamanti e i suoi sorrisi.



Maison fermée

Je songe à la désolation de l’hiver
Aux longues journées de solitude
Dans la maison morte –
Car la maison meurt où rien n’est ouvert –
Dans la maison close, cernée de forêts

Forêts noires pleines
De vent dur

Dans la maison pressée de froid
Dans la désolation de l’hiver qui dure

Seul à conserver un petit feu dans le grand âtre
L’alimentant de branches sèches
Petit à petit
Que cela dure
Pour empêcher la mort totale du feu
Seul avec l’ennui qui ne peut plus sortir
Qu’on enferme avec soi
Et qui se propage dans la chambre

Comme la fumée d’un mauvais âtre
Qui tire mal vers en haut
Quand le vent s’abat sur le toit
Et rabroue la fumée dans la chambre
Jusqu’à ce qu’on étouffe dans la maison fermée

Seul avec l’ennui
Que secoue à peine la vaine épouvante
Qui nous prend tout à coup
Quand le froid casse les clous dans les planches
Et que le vent fait craquer la charpente

Les longues nuits à s’empêcher de geler
Puis au matin vient la lumière
Plus glaciale que la nuit.

Ainsi les longs mois à attendre
La fin de l’âpre hiver.

Je songe à la désolation de l’hiver
Seul
Dans une maison fermée



Casa chiusa

Penso allo sconforto dell’inverno
Alle lunghe giornate solitarie
Nella casa morta –
Perché muore la casa dove nulla è aperto –
Nella casa chiusa, circondata da foreste

Foreste nere piene
Di vento duro

Nella casa stretta dal gelo
Nello sconforto dell’inverno che dura

Solo ad aizzare un focherello nel camino
Alimentato con rami secchi
Poco a poco
Perché duri
Perché non muoia del tutto il fuoco
Solo con la noia che non può più uscire
Che si chiude qui con me
E si allarga nella camera

Come il fumo di un pessimo camino
Che tira male verso l’alto
Quando il vento s’abbatte sul tetto
E scaccia nella camera il fumo
Finché non si soffoca nella casa chiusa

Solo con la noia
Che scuote un po’ l’inutile terrore
Che ci prende all’improvviso
Se il freddo spacca i chiodi nelle assi
E scricchiola nel vento l’ossatura

Lunghe notti a impedirsi di gelare
Poi al mattino arriva la luce
Più glaciale della notte.

Così lunghi mesi ad aspettare
La fine dell’aspro inverno.

Penso allo sconforto dell’inverno
Solo
In una casa chiusa.


Cage d’oiseau

Je suis une cage d’oiseau
Une cage d’os
A vec un oiseau

L’ oiseau dans ma cage d’ os
C’est la mort qui fait son nid

Lorsque rien n’arrive
On entend froisser ses ailes

Et quand on a ri beaucoup
Si l’on cesse tout à coup
On 1’entend qui roucoule
Au fond
Comme un grelot

C’est un oiseau tenu captif
La mort dans ma cage d’os
Voudrait-il pas s’envoler

Est-ce vous qui le retiendrez
Est-ce moi
Qu’est-ce que c’est

Il ne pourra s’en aller
Qu’après avoir tout mangé

Mon cœur
La source du sang
Avec la vie dedans

Il aura mon âme au bec.



Gabbia d’uccello

Sono gabbia d’uccello
Una gabbia di ossa
Con un uccello

L’uccello nella mia gabbia d’ossa
È la morte che fa il suo nido

Se nulla arriva
Ho le ali gualcite

E quando si è riso abbastanza
Se si smette d’un tratto
Si sente che suona
Sul fondo
Come un sonaglio

È un uccello prigioniero
La morte nella mia gabbia d’ossa
Non vorrebbe più volare

Siete voi a trattenerlo
Sono io
Ecco cos’è

Se ne andrà via solamente
Dopo aver mangiato tutto

Il mio cuore
Fonte del sangue
Con la vita dentro

Mi terrà l’anima nel becco.



Accompagnement

Je marche à côté d’une joie
D’une joie qui n’est pas à moi
D’une joie à moi que je ne puis pas prendre

Je marche à côté de moi en joie
J’entends mon pas en joie qui marche à côté de moi
Mais je ne puis changer de place sur le trottoir
Je ne puis pas mettre mes pieds dans ces pas-là
et dire voilà c’est moi

Je me contente pour le moment de cette compagnie
Mais je machine en secret des échanges
Par toutes sortes d’opérations, des alchimies,
Par des transfusions de sang
Des déménagements d’atomes
par des jeux d’équilibre

Afin qu’un jour, transposé,
Je sois porté par la danse de ces pas de joie
Avec le bruit décroissant de mon pas à côté de moi
Avec la perte de mon pas perdu
s’étiolant à ma gauche
Sous les pieds d’un étranger
qui prend une rue transversale.



Accompagnamento

Cammino di fianco a una gioia
A una gioia che non è mia
A una mia gioia che non stringo più

Mi cammino di fianco nella gioia
Nella gioia sento il passo andarmi a fianco
Ma non mi sposto sul marciapiede
Non posso mettere i miei piedi in quei passi
e dire eccomi qua

Per ora mi basta questa compagnia
Ma tramo in segreto mutamenti
Con ogni sorta di lavoro, di alchimia,
Con trasfusioni di sangue
Traslochi di atomi
giochi d’equilibrio

Finché un giorno, traslato,
Sarò tratto dal ritmo di questi passi di gioia
Col rumore calante del mio passo di fianco
Con la perdita del mio passo perduto
che mi smuore qui a sinistra
Sotto i piedi di uno straniero
che entra in una via traversa.
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