miércoles, 23 de noviembre de 2016

LAURICE SCHÉHADÉ [19.626]


Laurice Schéhadé 

Hermana del poeta y dramaturgo Georges Schéhadé, es una novelista y poeta libanesa de familia de la aristocracia francesa ortodoxa griega, nacida en 1908 y fallecida en 2009.

Nacida en Egipto, con padres de habla francesa del Líbano, fue educada en Beirut. En 1934 se casó con un diplomático italiano, Giorgio Marqués Benzoni, vivió en Damasco y en Sarajevo, Polonia, Checoslovaquia, París y Holanda.

Obras 

Journal d'Anne (1947)
Récit d'Anne (1950)
Le temps est un voleur d'images (1952)
La Fille royale et blanche (1953).
Fleurs de chardon (1955)
Portes disparues (1956)
Jardins d'orangers amers (1956)
Les Grandes horloges (1961)
Le Batelier du vent (1961)
J'ai donné au silence ta voix (1962)
Du ruisseau de l'aube (1966)
Un jeu d'enfant (2000)
Les larmes ont la couleur de l'eau (2004)




La joven regia y blanca…

La joven regia y blanca caminaba sobre el mar; el agua lisa y transparente servía de espejo a su belleza; pero vino la tempestad y se multiplicó el espejo al infinito; al no poder juntar sus distintos reflejos, al ya no ser su belleza una sola imagen, la joven regia y blanca se recostó en sus cabellos y se dejó llevar hacia un destino desconocido.



El sol vistió sus ropas de sangre…

El sol vistió sus ropas de sangre y se marchó dejando inquieta el alma del tiempo, el mar se yergue y se confunde con el horizonte delgado que palidece. Mis ojos perturban el orden del cielo en la eternidad de mi amor, y después regresan, cerrándose sobre la luz y las lágrimas, para beber de la fuente misma del desencanto.




Mi amor…

Mi amor, intenté unir, con paciencia, un día al otro y también las noches —fatiga de la tierra. El río corre y no se detiene, un puente arrodillado bebe la hora en el agua y el campanario se persigna cuando lo atraviesa la golondrina.



De este modo vine…

De este modo vine los muros tienen sed y es verano.

De este modo vine traído por el silencio, ¿cuántas infancias he perdido? con los pies desnudos sobre la luna muchachas tan hermosas bajo las lágrimas las considero primas de un rostro. De este modo vine de allá donde la tierra es un ave castigada; tiernamente, oh, memoria te hablo de olvido.

Cuántos sueños recorridos en país de desierto el cielo ya no existe, y súbitamente el mar vierte en mis venas una edad de agua.





La fille royale et blanche…   1

La fille royale et blanche marchait sur la mer; l’onde lisse et transparente servait de miroir à sa beauté; mais la tempête vint qui multiplia le miroir à l’infini; ne pouvant réunir ses différents reflets, sa beauté n’étant plus une seule image, la fille royale et blanche se coucha dans ses cheveux et se laissa emporter vers une destination inconnue.



Le soleil a mis ses vêtements de sang…    2

Le soleil a mis ses vêtements de sang et s’en est allé laissant inquiète l’âme du temps, la mer se cabre et se confond avec l’horizon mince qui blêmit. Mes yeux dérangent l’odre du ciel dans l’éternité de mon amour, puis reviennent clos sur la lumière et les larmes, boire à la source même du désenchantement.




Mon amour…   3

Mon amour, j’ai essayé d’unir, avec ma patience, un jour à l’autre et encore les nuits —lassitude de la terre. Le fleuve coule et ne s’arrête pas, un pont agenouillé boit l’heure dans l’eau et le clocher se signe pour le passage de l’hirondelle.



Ainsi je suis venu…  1

Ainsi je suis venu les murs ont soif et c’est l’été. Que de rêves parcourus en pays de désert le ciel n’existe plus, et tout à coup la mer a glissé dans mes veines un âge [d’eau.

Ainsi je suis venu porté par le silence, combien d’enfances ai-je déjà joué? avec mes pieds nus sur la lune si belles sous les larmes jeunes filles je vous crois cousines d’un visage. Ainsi je suis venu de là-bas où la terre est un oiseau puni; tendrement ô mémoire je te parle d’oubli.

Les œuvres poétiques complètes, Beyrouth: Dar An-Nahar, 1986, p. 200. 1


1   2   La fille royale et blanche, Paris: GLM, 1953, p. 11. Le batelier du vent, Paris: GLM, 1961, p. 13.
3       Ibid., p. 7.





CONSTELACIÓN DE POETAS FRANCÓFONAS DE CINCO CONTINENTES (DIEZ SIGLOS) Selección, traducción y notas de Verónica Martínez Lira y Yael Weiss









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