jueves, 9 de marzo de 2017

ALBANE GELLÉ [20.018]


ALBANE GELLÉ

Albane Gellé nació en 1971 en Guérande, Francia. Ha publicado quince poemarios, algunos de ellos en grandes editoriales como Cheyne y Seuil. Así mismo, ha publicado en numerosas revistas francófonas y ha organizado numerosos eventos en torno a la labor de la escritura poética, por ejemplo entre 1999 y 2012 dirigió Littérature et poétiques  en Saumur, la cual se consolidó en la Maison des littératures. Actualmente sigue trabajando en la promoción y difusión de lecturas, cursos y conferencias relativas a la creación poética en toda Francia. Ella misma describe su producción poética como una suerte de oscilación entre lo íntimo y lo universal; una colección de fragmentos de la realidad que se suspenden en la página en blanco. 

Bibliografía

À partir d’un doute, Nantes, France, Éditions Voie Publique, 1993
Hors du bocal, Cordemais, France, Éditions Le Chat qui tousse, 1997, 20 p. (ISBN 2-912163-01-3)
En toutes Circonstances, ill. de Alain Bahuaud, Chaillé-sous-les-Ormeaux, France, Éditions Le Dé bleu, coll. « Le farfadet bleu », 2001, 47 p. (ISBN 2-84031-146-1) & Trois-Rivières, (Québec), Canada, Éditions Écrits des forges, 2001 (ISBN 2-89046-664-7)
De Père en fille, ill. de Cécile Carcouët, Cordemais, France, Éditions Le Chat qui tousse, 2001, 25 p. (ISBN 2-912163-12-9)
Un Bruit de verre en elle, Paris, Éditions Inventaire/Invention, coll. « Textes », 2002, 27 p. (ISBN 2-914412-16-9)
L'Air libre, Chaillé-sous-les-Ormeaux, France, Éditions Le Dé bleu, 2002, 91 p. (ISBN 2-84031-127-5)
- Prix des Découvreurs 2003
Aucun silence bien sûr, Chaillé-sous-les-Ormeaux, France, Éditions Le Dé bleu, 2002, 76 p. (ISBN 2-84031-158-5)
Quelques, Paris, Éditions Inventaire/Invention, coll. « Textes », 2004, 34 p. (ISBN 2-914412-36-3)
Je te nous aime, Le Chambon-sur-Lignon, France, Cheyne éditeur, 2004, 102 p. (ISBN 2-84116-092-0)
Je, cheval, Remoulins sur Gardon, France, Éditions Jacques Brémond, 2007, 75 p. (ISBN 978-2-915519-19-8)2.
Nightmares never end, Quimper, France, Espace digital sporadique, 2007, 1 CD (notice BnF no FRBNF41440381)
Bougé(e), Paris, Éditions du Seuil, coll. « Déplacements », 2009, 104 p. (ISBN 978-2-02-096780-8)
Si je suis de ce monde, Le Chambon-sur-Lignon, France, Cheyne éditeur, 2012, 64 p. (ISBN 978-2-84116-180-5)
Où que j’aille, ill. d’Anne Leloup, Noville-sur-Mehaigne, Belgique, L’Esperluète Éditions, 2014, 20 p. (ISBN 978-2-35984-050-6)




La traducción de los siguientes poemas es de Gustavo Osorio.


Yo te nos amo (Extracto)

él
había puesto algunos poemas en su
mano, como se atraen las palomas.
Ella era joven, no vio nada,
Se acerca demasiado.

ella
hundiéndose lentamente los dedos en
la arena de la playa, querría
recordar el sabor del azúcar morena,
sobre el estante de la cocina

ella
cuando él duerme, se siente tan sola.
duda en tomar su cuaderno, por
una vez quisiera no escribir

él
duerme al lado de ella, extendida mientras
escribe. ¿Quién de los dos hace
hermosos sueños?




Si soy de este mundo (Extracto)

mantener en sus bibliotecas
las joyas para sus fotos has-
ta el día en que definitivamente todo
se pierda sin drama alguno
ruta para andar una vida
vieja sonriente aún un
poco en pie.



El aire libre (Extracto)

La voces que zumban que arden que
cacarean y luego se sumergen nada a qué
aferrarse es el mar sin tierra alrededor
sin barco sin boya sin roca sin todo
sólo todo desnudo todo ahogado con verdaderamente
nadie nada con las palabras las ondas
que van demasiado el miedo de hundirse de no
respirar más la falta de silencio la rabia
de luchar el intento de hablar aún
pero el agua es fría y las conversaciones
sin recurso alguno.






extraits de livres...






ce ne sont pas les miennes, mais j'avance à quatre jambes, assise j'accélère. le cheval a entendu ce que je n'ai pas dit, j'ai un corps, il galope, et mes mains ne pèsent rien, ne pèsent rien, posées sur un mouvement, un animal. Entre le cheval et moi, rien de se plaint.

(extrait de Je, cheval, éditions Jacques Brémond, 2007, réédition 2015)

                    



il faisait chaud sous la peau de ma mère                                         
et d’ici sous le ciel je continue d’entendre
les bruits vivants du monde c’est le même
mouvement qui tourne et moi je vais posée
croquant des pommes avec mille voix dans
les oreilles que personne n’entend.

                    
(...)


dans la tête en désordre des rectangles
qui bougent il y en a un c’est une photo
de mon père mort en noir et blanc un autre
pour toute la brume restée dans le cercueil
un autre encore pour mes paroles prononcées
à la nuit et mes terreurs devant personne
demain après les arbres il restera comme une
valise immense debout remplie de mes rectangles.

                    
(...)


après les arbres est-ce qu’un chemin continue
de grimper est-ce que les anges un jour nous
apprennent  leurs chants est-ce que leur langue
est transparente  je suis sur la terre dans la
nuit je parle sans voir et mes paroles se cognent.
le silence est dur comme une paroi de craie il est
obèse dans son ventre il y a mon enfance et toutes
mes prières.

              
(...)


béquilles ça et là va tremblante la planète
parmi des morts inoubliables et nous vivants
de nos amours allez debout on emmène tout
dehors il neige le monde vacille le monde vacille

                    
(...)


plus âgés que nos âges tous debout depuis
la terre nous sommes restés longtemps au
chaud dans nos paniques récitant des chagrins
ici et là appris par cœur sous une grande
pluie d’hiver, avant de nous mettre à chercher
le soleil, et ses fraîcheurs, et ses jardins.
Demain, même si la lumière demeure difficile,
nous croirons enfin aux anges.

(extraits de Bougé(e), éd. du Seuil, 2009)

                


Tenir journal de ses jours combats
livrés ou siestes sable de rivière
noter bruissements agitations en
dehors de la maison inventorier les
nuits sans lune tous les étourdissements
debout.

        
(...)


Tenir en respect monstres épines malgré
nos tailles minuscules boiteries pansements
chaque coin de rue les jambes en attendant
debout.

            
(...)


Tenir boutique de nos impacts reçus visage
autour des yeux troupeaux de bouches couvrant
la bouche trous noirs milliers comme une mémoire
levée debout.

          
(...)



Tenir chapelle de nos secrets
nos embarras à tout bout de
champ armoires en bois et poids
massifs à trimballer courbés debout.


(...)


Tenir tête claire obstinément parmi
les trous dans le langage dans les
visages les maisons – tête claire
d'enfant pas disparue - nuages bas
parfaits et blancs une raison peut-être
assez pour demeurer plusieurs debout.


(...)


Tenir le calme contre vulgaires et
basses et assassines forces –
poursuivre histoires et déploiements
vers l'inconnu de toute chose genoux
horizon vertical le corps en tulipe debout.

          
(...)


Tenir bien droit le dos la tête
comme une antidote au désordre
envahissant les plis du corps de
la cuisine et du bureau et maintenant
le jour se lève une rose dépasse
bergeronnette chante debout.


(...)


Tenir bon la plupart du temps après
les chagrins des saisons les fêtes
refrains chantés dansés et notre
manque de légèreté parmi les amis
les tablées les rires allez tout
le monde debout.


(...)


Tenir à plat milieu des mains trois
souvenirs fragiles épais cherchant
à voir par-dessus bord maladroitement
posés debout.


(...)


Tenir hiver dix doigts gelés le rebord
d’un balcon et mon vertige des étages
circule en boule dans les veines jusqu’au
coeur rocher sauté par un grand lièvre
entier debout.

(extraits de Si je suis de ce monde, éd. Cheyne, 2012)


                   



coeur galactique et nos nuages d'après-guerre
nous prononçons bientôt matin
et au galop ce qui résonne
plus d'embarras (enfin)
pour les cadeaux donnés reçus


(...)


au coeur le vaste
pressenti
plus loin que Terre
corps avec jambes tête coeur et mains
ou corps planète années lumière
aller-retour, nous fermons les yeux
et nous dansons dans un vertige
autour d’étoiles (inexpliquées)
est-ce qu’immobile reste possible


(...)


le vent rafales comme si traversant l'atmosphère
(ses bruits d'air cherchent passages)
je tu il nous très trop légers
et s'égratignent nos images de plantations
(quand même les arbres tombent meurent*)
puis
l'étonnement du calme (revenu)
et le retour galop de nos affolements


(...)


petites tables plateaux posés milieu d'un champ
en attendant nos légèretés et tous les fruits
je ne dors pas sur mon matelas
la forêt est traversée
de virgules et de dimanches
orpheline
en équilibre de tabouret
et une écharpe sur mes écailles


(...)


dans nos vaisseaux soleil clignote
je petite soeur d'un cheval
déterre bobines et des capuches
milliers cailloux autour d’une tasse de café
grande fatigue nous assouplit

rocher roulé


(...)


quelqu'un tourne les épouvantes
et nous filons, tapis volants
tandis que sur les routes
gravitent méduses
les accidents se continuent


(...)


camion tombé de mes épaules
en souvenir les mots avancent plantés de clous
à des allures de train de nuit
quelqu'un tourne capitaine un ami vient
joyeux ni triste
à la jumelle je vois des morts
et la dérive des continents

      
(...)


vagues grandissent
dans nos aquariums de baleines
je chante un peu et je te suis, la rue est longue
et l'air épais
poignets sans montre nous marchons

(extraits de Nous valsons, éd. Potentille, 2012)

                   



derrière planètes bien sûr je souffle
égratignée
et des paquets dans les bras :
bébés tigres,
bruits de verre
quand l'été sera posé est-ce que
j'aurai les mêmes questions
mes revenantes.

(extrait de A l'aveugle, éd. Vicent Rougier, Ficelle n°119, 2014)

                   



plutôt filer correspondances,
de toute façon les grandes fêtes
me donnent tournis de balançoire

je préfère écrire des phrases sur une table un peu carrée

pardon, là-bas c'est le déluge

je range, rasssemble nos affaires
ce qu'il faudrait, c'est la photo des fleurs
dans le verre à moutarde


              
(...)


sur un banc j'ai oublié
mon écharpe, et quoi d'autre

j'écoute le bruit-clochettes des catamarans
posés en fond de plage
une femme aux cheveux blancs
marche vite, son chien court
derrière elle comme un fou

tu te rappelles ta question
quel chemin faut-il faire
pour aller jusqu'à toi

je grimpais aux arbres

(extraits de Souffler sur le vent, éd. La Dragonne, 2015)






Tu voyages avec moi. Tu n'es pas encombrant.
Où que j'aille.

(extrait de Où que j'aille, éd. Esperluète, 2014)







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