miércoles, 12 de diciembre de 2012

EDOUARD MAUNICK [8.779]



Edouard Maunick

Édouard Joseph Marc Maunick (nacido el 23 de septiembre 1931, Mauricio) es un poeta de Mauricio, África, crítico y traductor.
Maunick es un métis o mulato, y como tal ha sido objeto de discriminación por parte de blancos y negros. Trabajó brevemente como bibliotecario en Port-Louis antes de ir a París en 1960, donde escribió conferencias dirigido por Coopération radiophonique. Era contribuyente frecuente de Présence Africaine y otras revistas.

Poemarios:

Les Oiseaux du sang (1954; "The Birds of Blood"), Les Manèges de la mer (1964; "Taming the Sea"), and Mascaret ou le livre de la mer et de la mort (1966; "Mascaret or The Book of the Sea and of Death"). His Fusillez-moi (1970; "Shoot Me") was written as a protest against blacks killing blacks in Nigeria. Later works include Africaines du temps jadis (1976; "African Women of Times Gone By") and En mémoire de mèmorable suivi de Jusqu'en terre Yoruba (1979; "A Memory of the Memorable, Followed by As Far as the Land of the Yoruba").

Su hijo, Jean-Paul Maunick es un productor musical y miembro de la banda Incognito.





VOCES DESCONOCIDAS DEL ÁFRICA
traducida por Javier del Prado


SIN TÍTULO

el mar el mar siempre me narrará de pie
al haberme arrancado a la clausura
era, según parece, víctima de rodillas,
incluido en el bando del desahuciado universal de lo inmenso

mis ojos estaban clavados al ombligo
de una isla expulsada de África por telúrica guerra
fragmentos de mar me exiliaron
llegada del ecuador una ola marina me rompió las amarras
di la cara hice frente
a la tierra asolada de deriva-ruidosa en su condena
afilé las palabras hasta el grito
hasta multiplicar sus gritos y estorbar la canción del vivir
pero el mar retornó siguiendo mis pisadas
desde la más profunda lejanía de grietas de desiertos y algas vivas
me volvió a enderezar con un gran golpe
de mar me apuntaló a la contra frente al horizonte-

(Del libro Fus’lenme)



PALABRA 3

me arriesgo en el veneno sentencio me asesino
y me encuentro de nuevo ante los viejos
aislado de mis fiestas echado de la magia
las palabras mi Ϝnico tormento
-y será el hondo canto
al final de esta tarde junto al fuego
libres sin que tu sepas-yo lo llamo el exilio

ofrecido en tu palma un animal
inventado posible y que aúlla
pondré mi mano sobre el fuego
incendio por incendio
sabiendo que me eres un cuerpo verdadero
y nada más busco aquí’
habiéndote encontrado más filo que la espada

castigada será la llama palabra prometida
¡volverás a empezar a tiempo y a destiempo
Mujer-ÍNSULA-Raza
DEL MÁS LOCO Y MÁS DULCE NACIMIENTO!

(Del libro En el sol ardiendo vivo)




MI SIGLO EN MI SE DESMESURA

mi siglo en mi se desmesura despacio
solo tengo por acento mis imágenes
y abuso de ellas para desfigurar los otoños
las negativas, los retrocesos, y el decir súbito de los amores
de una isla decálogo

grito mis desobediencias a la desgracia



Édouard J. Maunick (Joseph Marc Davy Maunick) est né en 1931 sur l’île Maurice, qu'il quitte pour entamer un itinéraire de poète, écrivain, essayiste, homme de radio, conférencier, etc, en France métropolitaine. Il obtient le Grand Prix de la Francophonie de l'Académie Française (2003). Aujourd'hui il est retourné vivre sur son île natale. (source, présentation et texte empruntés au site déjà mentionné pour son extraordinaire mine d'informations :  http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile)

"Je salue [...] l'homme qui, après avoir été proche de Léopold Sedar Senghor, a su gagner l'amitié de Nelson Mandela, haute figure de cette Afrique du Sud débarrassée de l'apartheid, où Édouard Maunick fut ambassadeur de son pays pendant plusieurs années. Maunick est un important et singulier poète qu'irrigue un « sang mêlé comme une langue de feu". (Jean Orizet, en préface au recueil de l'auteur "Elle & Île : Poèmes d'une même passion", Le cherche-midi, 2002) - source : http://jacbayle.perso.neuf.fr/livres/Nouveau/Maunick.html



Géographie d'un exil

                          À Patrick Finet & Marc Raffray

Lieu 1 (première partie du poème)

Ce que les jours te cachent
ce que les nuits ignorent
préméditent ton exil 
pour le compte du hasard 
qui ne mande ni n'accorde
tout étant temps qui passe 
sans savoir où tu es
sans savoir où tu vas
n'ayant pour seule boussole 
que ton sang vagabond
il coule de quatre sources* 
et jamais ne sommeille
il irrigue les terres de
ton grand arbre ancestral
il ensemence les mers 
de tes plus fous départs
ton nom vrai est Métis : 
nous ne sommes de nulle part 
arrivés de partout 
avec ou sans passeport
[…]

Édouard J. Maunick ("Brûler à vivre / Brûler à survivre",  Éditions Le Carbet - Maison de l'Outre-Mer, 2004)


Édouard Maunick célèbre ses 50 ans d'écriture poétique avec le recueil : "50 quatrains pour narguer la mort". Un choix parmi ces quatrains est proposé ici.

Présentation du recueil par l'éditeur : "Les 50 Quatrains pour narguer la mort" du poète mauricien Edouard J.
Maunick, et le court texte en prose intitulé "Contre-silence" qui leur fait suite, témoignent de la force de cette voix de l'océan Indien venue célébrer la splendeur du monde. Conçus sous la forme d'une série ininterrompue, ces 50 quatrains aux accents liturgiques sont peut-être la "seule vraie légende", le "mentir vrai" d'un poète qui appartient à la confrérie des griots et des chantres de l'oralité.



50 quatrains pour narguer la mort (extraits)


3

aucune image est fausse
et la mer est partout
le destin seul choisit
tout le reste doit survivre


11

j'existe avec les arbres
moi-même inféodé
à chaque liane du banian
du lafouche mascareigne



13

si savoir que mourir
c’est mourir aux grands arbres
je me replante rebelle
plus racine que la pierre



15

le bleu jacaranda
le jaune tendre baguenaudier
le rouge hibiscus
sont couleurs-soleil-sang 



37

kenn lavérité
pli gran ki testaman
cyklonn kapav suflé
vié léritaz tini

(aucune vérité
n’est plus grande que testament
le cyclone peut souffler
le vieil héritage tient)*



48

un autre enfant viendra
caresser je ne sais
quel autre rêve de partir
vers des îles parolières 




Édouard J. Maunick  ("50 quatrains pour narguer la mort", Editions Bartholdi 2005-bilingue et Seghers 2006 - en langue française).* ce quatrain est le seul en créole (et il n'est pas traduit) dans le recueil des éditions Seghers 



Le recueil "Ensoleillé vif", préfacé par Léopold Sedar Senghor, a obtenu le prix Apollinaire en 1977. Extrait :



la nuit s'est absentée (titre proposé)

la nuit s'est absentée
il lui restait la lune à vendre
maintenant nous sommes seuls
avec la lumière seule
l'équateur de notre sang mêlé
je me refuse aux lignes de ma main
je suis là pour contredire
pour provoquer demain
seul ce scandale
peut nourrir ma guerre ...


Édouard J. Maunick  ("Ensoleillé vif", préface de Léopold Sedar Senghor, Éditions Saint Germain-des-Prés, 1976 et  Nouvelles éditions africaines, 1977)











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