ERIC DUBOIS
Eric Dubois nació en 1966 en París. Poeta y performeur con la asociación Hélices y el Club-Poésie de Champigny sur Marne.
Autor de «L'âme du peintre» (publié en 2004), « Catastrophe Intime » (2005), « Laboureurs » (2006), « Poussières de plaintes »(2007), « Robe de jour au bout du pavé »(2008), « Allée de la voûte »(2008), « Les mains de la lune » »(2009) aux éditions Encres Vives, « Estuaires »(2006) aux éditions Hélices ( réédité aux éditions Encres Vives en 2009), « C'est encore l'hiver » aux éditions Publie.net , « Le canal », « Récurrences » (2004), « Acrylic blues »(2002) aux éditions Le Manuscrit, entre autres.
Participa en las revistas: «Les Cahiers de la Poésie», «Comme en poésie», «Résurrection», «Libelle», «Décharge», «Poésie / première», «Les Cahiers du sens», «Les Cahiers de poésie» »,« Mouvances.ca »,« Des rails »,« Courrier International de la Francophilie »Responsable de la revista de poesía« Le Capital des Mots ».
ART POETIQUE
J'écris à côté de la marge la majuscule qui
commence le récit sur un cahier d'écolier et les
phrases avancent longs convois d'émotion et
tunnels de syntaxe
J'écris dois-je y mettre de la ponctuation ? je
mobilise des mots chargés de combustible je veux
dire des mots pleins qui font sens
J'écris prose pour tordre le cou aux vers aux rimes à la
tradition avec des blancs
je veux dire des mots comme des
signaux noirs dans la lueur de la page
J'écris et tout l'art est dans l'économie et les silences
évoquer le passé par un lyrisme muet modeste farouche
j'écris de valse-hésitation* à mobile parade
Mon art poétique est une danse
De «Le cahier. Le chant sémantique. Choix de textes 2004-2009»,
Ed. l’Harmattan 2015
ARTE POÉTICA
Escribo junto al margen la mayúscula que
comienza el relato en un cuaderno de colegial y las
frases avanzan largos convoyes de emoción y
túneles de sintaxis
Escribo ¿debo poner la puntuación? yo
movilizo palabras cargadas de combustible quiero
decir palabras plenas que tienen sentido
Escribo prosa para torcerle el pescuezo a los versos a las rimas a la
tradición con espacios
quiero decir palabras como
señales negras en el destello de la página
Escribo y todo el arte reside en la economía y los silencios
evocar el pasado con un lirismo mudo modesto salvaje
escribo de titubeos a móvil parada
Mi arte poético es una danza
*«Valse-hésitation»: titubeo, vacilación; juego de palabras con el verso siguiente para evocar la duda a partir del movimiento de vaivén ligado al vals
LANGAGE
on précède toujours
sa disparition
et la vie se cache dans les plis
entre les côtes
de l’existence
s’entendre bruire d’un claquement
de mâchoire
et le cœur qui pousse sa chanson
idéale
transgresse toujours l’idée de mort
écrire est un acte de vie
il faut parfois écrire
dans l’ignorance
de la Langue
des doutes faire table rase
les mots au forceps du Langage
écrire dans la foi du bâtisseur
soumet les éléments
écrire toujours
avant de disparaître
dresse des temples
dans la boue
De «Le cahier. Le chant sémantique. Choix de textes 2004-2009.»,
Ed. l’Harmattan 2015
LENGUAJE
uno siempre precede
su desaparición
y la vida se esconde en los pliegues
entre las costillas
de la existencia
oír murmurar el chasquido
de su mandíbula
y el corazón que lanza su canción
ideal
transgrede siempre la idea de muerte
escribir es un acto de vida
hay que escribir a veces
en la ignorancia
de la Lengua
de las dudas hacer tabla rasa
las palabras con el fórceps del Lenguaje
escribir en la fe del constructor
somete los elementos
escribir siempre
antes de desaparecer
erige templos
en el barro
La langue se délie
et tourne sur elle même
Aplanit
Les mots fusent
précipités
A la recherche du sens
La langue se disloque
Creuse
Le langage s’évide ou se comble
perd de son autonomie
Parle tout seul
La langue se fragmente
Les mots se détachent
électrons libres
Nous sommes toujours
à la recherche du sens
De «Chaque pas est une séquence»,
Ed. Unicité, 2016
La lengua se desata
y gira sobre sí misma
Allana
Las palabras surgen
precipitadas
En busca del sentido
La lengua se disloca
Cava
El lenguaje se vacía o se colma
pierde su autonomía
Habla solo
La lengua se fragmenta
Las palabras se desligan
electrones libres
Seguimos estando
en busca del sentido
*
Le temps est le manteau d’ombre des gens
et son éclat chante dans la lumière du monde
Chaque mot bruisse d’êtres muets
quand l’existence jaillit de la source d’ombre
Promesse des étoiles dans l’éblouissement du soir
il faut tailler la pierre de la concorde
La poésie suspend le mot dans un bain d’être
dans la mélodie de nacre dans le refrain de pierre
La nuit il faut mépriser l’esclave du doute
l’écriture doit profaner le réel
De «Chaque pas est une séquence »,
Ed. Unicité, 2016
El tiempo es el abrigo de sombra de la gente
y su brillo canta en la luz del mundo
Cada palabra susurra seres mudos
cuando la existencia brota del manantial de sombra
Promesa de estrellas en el deslumbrar de la noche
hay que tallar la piedra de la concordia
La poesía cuelga la palabra en un baño de ser
en la melodía de nácar en el estribillo de piedra
De noche hay que desdeñar al esclavo de la duda
la escritura debe profanar lo real
Est-ce que tu te sens seul ?
Seul
au milieu des autres
Un couronnement
d’épines
Dans l’immédiat
Quelque chose à laquelle
on n’a pas envie de
Renoncer
Et tous ces fantômes sur
Meetic
La singularité de notre époque
De «Entre gouffre et lumière»,
Ed. L’Harmattan 2010
¿Te sientes solo?
Solo
en medio de los demás
Una coronación
de espinas
En lo inmediato
Algo a lo que
no tenemos ganas de
Renunciar
Y todos esos fantasmas en
Meetic
La singularidad de nuestra época
*
Pour qu’enfin je laisse
quand viendra
Quelques traces
le jour ultime
D’un peu de moi
à l’heure dite
Il faut que je songe à écrire
nul ne sait quand
Les seuls mots qui ont un sens
ni comment
Agencés de telle manière
ce jour-là je le redoute
Qu’ils ne seront pas sujets à caution
ce jour-là à marquer d’une croix blanche
Sans conteste les mots imparables
dans la nuit des éléments
Comme une synthèse une définition
une unique signature
De «Entre gouffre et lumière»,
Ed. L’Harmattan 2010
Para que al fin yo deje
cuando venga
Algunas huellas
el último día
De un poco de mí
en la hora fijada
Tengo que pensar en escribir
nadie sabe cuándo
Las únicas palabras que tienen sentido
ni cómo
Dispuestas de tal modo
temo ese día
Que no estén en tela de juicio
ese día para marcar en el calendario
Sin lugar a dudas las palabras imparables
en la noche de los elementos
Como una síntesis una definición
una única firma
C’est de l’absence que les mots viennent
au bord des lèvres
Pour tenter de contenir le temps
et ses paroles de fou
Dans l’éclat du langage
C’est de l’absence
que le chant épaissit les mains
et soulève les pas
Pour mieux avancer
des mots cachés au fond des yeux
Que la pluie traverse avec ses langues
Que le soleil pique de ses bâtons
Les mots emportent avec nous
nos valises de regrets
De «Mais qui lira le dernier poème?
Suivi de C’est encore l’hiver et, Radiographie», Ed. Publie.net 2012
De la ausencia es de donde las palabras vienen
al borde de los labios
Para intentar contener el tiempo
y sus palabras de loco
En el estallido del lenguaje
De la ausencia
es desde donde el canto espesa las manos
y levanta los pasos
Para avanzar mejor
palabras escondidas al fondo de los ojos
Es desde donde la lluvia atraviesa con sus lenguas
Es desde donde el sol pica con sus palos
Las palabras se llevan con nosotros
nuestro equipaje de lamentos
*
Quel sera le dernier poème ?
L’unique correspondance ?
Quand écrirai-je le dernier poème ?
Qui le lira ?
Aurai-je la force de l’écrire ?
Comment ? Dans quelles conditions ?
Sera-t-il intelligible ?
Sur quel support ? Papier ? Sable ? Terre ? Miroir ?
Sur les touches d’un clavier de PC ?
Qui le lira ?
Quel âge aurai-je ?
Est-ce que je serai encore jeune ?
Mais qui lira le dernier poème ?
Qui ?
De «Mais qui lira le dernier poème?
Suivi de C’est encore l’hiver et, Radiographie», Ed. Publie.net 2012
¿Cuál será el último poema?
¿La única correspondencia?
¿Cuándo escribiré el último poema?
¿Quién lo leerá?
¿Tendré la fuerza de escribirlo?
¿Cómo? ¿En qué condiciones?
¿Será inteligible?
¿En qué soporte? ¿Papel, ¿Arena? ¿Tierra? ¿Espejo?
¿En las teclas de un ordenador?
¿Quién lo leerá?
¿Qué edad tendré?
¿Seré joven todavía?
¿Pero quién leerá el último poema?
¿Quién?
*
ANNEES
Il faut composer
des bruits s'en extraire
Chaque plan
chaque histoire
De la trousse
sortent les mots
Ecrire
c'est aussi inscrire
Sur les frontons des visages
l'écume du temps
Les panneaux indicateurs
dans quelle direction
Années
chiffres nombres pour quel résultat
Tarit le langage
au pied de l'arbre sentinelle
De «Mais qui lira le dernier poème?
Suivi de C’est encore l’hiver et, Radiographie», Ed. Publie.net 2012
AÑOS
Hay que componer
ruidos abstraerse
Cada plano
cada historia
Del estuche
salen las palabras
Escribir
es también inscribir
En los frontones de los rostros
la espuma del tiempo
Las señales
en qué dirección
Años
cifras números con qué resultado
Se seca el lenguaje
al pie del árbol centinela
*
DE L'INTERIEUR
Qui sent
dans l'avancée de la nuit
Les pensées
on touche à l'essence même de
L'hiver
de l'intérieur
Les heures volées
la nuit
Dans les couvertures
du temps
Qu'on veut comprendre
chaque regard
Quelques mots
dans le conflit
Étrange musique
air déjà entendu
Nécessité de parler
paradoxe
Affrontement
chacun à tour de rôle
Ses intérêts
dans le partage du sang
De «Mais qui lira le dernier poème?
Suivi de C’est encore l’hiver et, Radiographie», Ed. Publie.net 2012
DESDE EL INTERIOR
Quién siente
en el avanzar de la noche
Los pensamientos
alcanzamos la esencia misma del
Invierno
desde el interior
Las horas robadas
la noche
En las mantas
del tiempo
Que queremos entender
cada mirada
Algunas palabras
en el conflicto
Extraña música
melodía ya oída
Necesidad de hablar
paradoja
Enfrentamiento
cada uno por turnos
Sus intereses
en el reparto de la sangre
*
SOUVENIRS
Un visage
de quelle direction ?
Des mots
un regard
Le front
une saison laquelle ?
Une lumière
une forêt
Un pansement
un tablier sur une chaise
Une année
des souvenirs
Quelque chose d’imprécis
des chiffres
Un roman lu dans la ferveur
la même chose
Une rue
et plus rien
De «Mais qui lira le dernier poème?
Suivi de C’est encore l’hiver et, Radiographie», Ed. Publie.net 2012
RECUERDOS
Un rostro
¿de qué dirección ?
Palabras
una mirada
La frente
una estación ¿cuál?
Una luz
un bosque
Una venda
un delantal sobre una silla
Un año
recuerdos
Algo impreciso
cifras
Una novela leída con fervor
lo mismo
Una calle
y nada más
*
TOUJOURS ÉCRIRE
Accorder du temps à
comme une voix
Ce chant entendu d’une oreille
un souffle
De l’âme entendu par les pores
une respiration
Entendu par la bouche par les yeux
un halètement
Par tout le corps
peut-être des cris
Toujours écrire
des sanglots des rires des silences
Résonne le cœur de l’universel
des onomatopées des mots
Ecrire c’est ça
des mots oui des mots
De «Mais qui lira le dernier poème?
Suivi de C’est encore l’hiver et, Radiographie», Ed. Publie.net 2012
SIEMPRE ESCRIBIR
Conceder tiempo a
como una voz
Este canto oído a medias
un soplo
Del alma oído por los poros
una respiración
Oído por la boca por los ojos
un jadeo
Por todo el cuerpo
tal vez gritos
Siempre escribir
sollozos risas silencios
Resuena el corazón de lo universal
onomatopeyas palabras
Escribir es eso
palabras sí palabras
*Traducción de Miguel Angel Real
y Marceau Vasseur
http://traducciones.lagallaciencia.com/2017/04/eric-dubois-ii.html#more
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Gracias por publicar nuestras traducciones.
ResponderEliminarUn saludo
Miguel Angel Real
Gracias a vosotros, un fuerte abrazo
EliminarMerci beaucoup !
ResponderEliminarcordialement
gracias a ti, Eric
Eliminarun fuerte abrazo
Vous pouvez retrouver aussi certains de mes poèmes sur mes sites : http://ericdubois.info et http://ericdubois.net , par ailleurs je m'occupe depuis 2007 d'une revue de poésie en ligne Le Capital des Mots : http://le-capital-des-mots.fr . Merci encore.
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