domingo, 30 de marzo de 2014

ZEIN EL ABDIN FOUAD [11.391]


Zein El Abdin Fouad 

Nació el 23 de abril de  1942 en el Cairo, Egipto. Bachiller en Filosofía, de la Facultad de Artes de la Universidad del Cairo. Es miembro fundador y permanente de Poetry Africa. Defensor de los Derechos Humanos, pertenece a la Organización Egipcia para los Derechos Humanos del Cairo. Pertenece a la Unión Palestina de Escritores de la misma ciudad. Su historia personal está marcada por la vinculación con organizaciones artísticas y políticas, llegando a resultados que involucran el trabajo de talleres creativos de lenguaje, que amalgaman lo pictórico poético como herramienta para provocar que la creatividad de los niños encuentre el camino de regreso a la identidad cultural. El resultado de su trabajo sobre las artes, en el seno de las comunidades, incluye colecciones de cantos folclóricos autóctonos y de proverbios. Es un teórico importante en las técnicas y el empleo del trabajo artístico como vehículo de culturización y ha publicado, co-escrito y coeditado diversas obras sobre el tema. Entre sus obras: Una página del Libro del Nilo, publicada en el Cairo (1992), La elección, una colección de poemas para niños (1998), igualmente libros de canciones, libretos y adaptaciones teatrales.





POEMAS DIRECTOS

1

Enseñamos a la piedra
Cómo convertirse en flechas, lanzas
Cómo convertirse en graneros
Cómo convertirse en casas, cielorrasos, muros
A esculpir retratos,
Estatuas, puentes, talleres,
Salones de clase, pirámides, columnas,
Entradas a fuertes
Que se abren a la tibieza
durante el frío o el calor.

Enseñamos a la piedra.
Ella aprende 
Cómo rehusar
Convertirse en prisiones.


2

Enseñamos a las tierras yermas, ellas se convierten en verdes campos
Enseñamos a los verdes campos,
Ellos se cargan de cereales, almendras, naranjas,
Flores melifluas, hojas de árbol,
Alcanfor, moras, sesbans
Para hacer guardia
Para proteger los senderos de su encerrado tesoro 
De cualquier palma
Que no se haya bañado en sudor.


3

Enseñamos a la lluvia
Su débil llovizna se reúne al mismo tiempo
Para arrastrar la tierra
Para levantar el estandarte de verde opulencia
Para desatar los ríos
Para poseer una casa y una parcelita de tierra
Para calmar la sed del suelo y del sediento,
Si ellos extienden sus palmas,
Para llevar los botes de pesca y el anhelo por viajar.

Enseñamos a la lluvia
La lluvia aprende
Aprende del hombre
La lluvia enseña al hombre
El significado de la unión de debilidades en tiempos de riesgo
Enseña cómo con un millón de gotas
El diluvio se desata.


4

Enseñamos a los jóvenes cómo amar
Enseñamos a las jóvenes cómo dejar el escondrijo
A alzar su amor sobre las cimas de las casas
Como banderas ondeantes
Enseñamos a los jóvenes
Cómo crear tibieza
En el mismo corazón de la escarcha.


5

Enseñamos a la piedra
Enseñamos a los árboles
Enseñamos a los jóvenes
Enseñamos a la lluvia
Enseñamos a la vida
Enseñamos a la condición humana

La vida aprende
Ella sabe
Volverse nuestra.


Enero 1975 Prisión de Turah







DIRECT POEMS


1

We teach the stone 
How to become arrows, spears 
How to become granaries 
How to become houses, ceilings, walls 
To engrave on, portraits, 
Statues, bridges, workshops, 
Classrooms, pyramids, columns, 
Fort gates 
Which open to warmth 
During the cold or the heat.

We teach the stone. 
It learns 
How to refuse 
To become prisons.



2

We teach the barren lands, they become green fields 
We teach the green fields, 
They bear cereals, almond, oranges, 
Honey flowers, tree leaves, 
Camphor, mulberries, sesbans 
To stand guard 
To protect the pathways of their sealed treasure 
From any palm 
Which has not been washed in sweat.



3

We teach the rain 
Its weak drizzle gathers together 
To wear away the stone 
To hoist the banner of green lush 
To unleash the rivers 
To own a house and a plot of land 
To quench the thirst of the soil and the thirsty, 
If they extend their palms out, 
To carry the fishing boats and the longing for travel.

We teach the rain 
Rain learns 
It learns from man 
Rain teaches man 
The meaning of the union of weakness in time of danger 
It teaches how with a million drops 
The deluge bursts forth.



4

We teach young men how to love 
We teach young women how to leave the hiding place 
To hoist their love over the tops of houses 
As fluttering flags 
We teach the young 
How to create warmth 
In the very heart of the frost.



5

We teach the stone 
We teach trees 
We teach young men 
We teach rain 
We teach life 
We teach mankind

Life learns 
It knows 
To become ours.

January 1975 
Turah Prison







Seul le peuple vit

Des Pyramides à la Grande Syrie,
la sueur est tombée sur le sang.



Ils ont écrit avec le bout de la plume
sur les murs des maisons.



Le peuple a pris les rênes,
le peuple résiste à la mort,
le peuple a hissé le drapeau.



Armée de l’obscurité ! Dégage !
Laisse la lune sourire,
laisse nos soleils naître,
de chaque lettre et note de musique
qui s’élèvent pour abattre le silence
et briser les chaînes des pieds.



Armée de l’obscurité ! Dégage !
Le pas est révolution et lumière.
Laisse nos plus petits enfants
ouvrir le jardin du jour,
écrire notre histoire à venir.
Toutes les injustices meurent
et seul le peuple vit.
Août 2011



Poèmes directs

-1-

Nous apprenons à la pierre
comment devenir flèches et lances,
comment devenir greniers,
comment devenir maisons,
plafonds et murs pour gravures et images,
comment devenir statues, ponts,
ateliers, salles de classe,
pyramides, et colonnes,
portails de foyers
qui s’ouvrent à la chaleur,
qu’il fasse chaud ou qu’il fasse froid.


Nous apprenons à la pierre
comment refuser d’être prison.

2

Nous apprenons aux terres stériles,
elles deviennent champs.
Nous apprenons aux champs,
ils porteront céréales, amandes, oranges,
fleurs du miel, feuilles d’arbre,
de Camphre, de Mûrier, et de Saules.

Nous apprenons aux champs
à monter la garde
pour protéger leur trésor scellé
de toute main
que la sueur n’a pas lavée.


3

Nous apprenons à la pluie
à rassembler ses faibles filets coûte que coûte,
à briser les rochers,
à hisser les bannières de verdure,
à libérer les rivières
pour y creuser leur lit et leurs rives,
pour étancher la soif de la terre et des hommes,
s’ils étendirent leurs mains
pour porter les bateaux de pêche
et la nostalgie du voyageur.

Nous apprenons à la pluie.
Elle apprend.

Elle apprend de l’homme,
et apprend à l’homme
sur l’union des faiblesses en temps de danger,
et comment un million de gouttes
fait éclater le déluge.



4

Nous apprenons aux jeunes hommes à aimer,
nous apprenons aux jeunes filles
comment sortir de leur cachette,
comment hisser leur amour,
tels des drapeaux flottant au vent
sur les toits des maisons.

Nous apprenons aux jeunes
comment faire naître de la chaleur
au cœur même de la glace.




5

Nous apprenons à la pierre.
Nous apprenons aux arbres.
Nous apprenons aux jeunes hommes.
Nous apprenons à la pluie.
Nous apprenons à la vie.
Nous apprenons aux hommes.

La vie apprend
et sait comment devenir la nôtre.



Janvier 1975

Le Caire - prison de Tourah.




Le rêve en prison

En prison, les rêves entrent dans le corps de la journée,
rêve et réalité ont un même visage.
Les rêves entrent vêtus des leurs plus étranges habits.
Ils entrent avec la garde et la ronde
au moment des repas,
le temps de capturer une d’image.

Les rêves nous jettent un œil
des seaux de toilettes,
de l’humidité du sol.
Ils sortent de la vieille paillasse et du mur.
Ils entrent dans le silence et dans le bruit.
Ils émergent du matin, au coucher.



En prison,
on rêve,
des côtés de largeur.



Entrent alors ma famille que je n’avais pas vue,
mes amis qui sont morts,
et même les amis que je n’ai pas connus.



Je fais comparaître mes juges,
et je les juge.



Mon innocence et ma condamnation
se valent.



Le verdict est contre le juge et les témoins.
Moi, je suis le prisonnier,
le juge
et le gardien.



Le verdict est table sacrée
où mon nom y est en début de ligne,
et mon adresse aussi.



En prison, les voix deviennent des êtres humains.
Chaque voix s’habille de mille visages,
impatients ou en danger.
La sincérité est autant que la tricherie.



Dès l’appel de la prière de l’aube,
le son des trains entre dans la cellule.

« Je me demande si les passagers nous sentent encore ?
Ou si nous n’étions qu’une explosion
dans une tasse renversée bue par le sable ».


Nos familles sont venues nous apporter le déjeuner.

« Je me demande s’ils sont fatigués,
à force de quémander et de nous appeler ».



En prison, les sons entrent dans le corps du rêve.
Je rêve de plein de mets et de boissons,
je rêve d’un champ de laitue, d’un grain de raisin.

Je rêve de pages de livres.


Je rêve que je suis encore assis avec mes amis,
je rêve de mille filles, qui viennent et qui partent,
mon amie n’est pas venue.



Je rêve que j’ai été libéré
avant même d’être emprisonné.
Je rêve que je passe au travers des murs et du temps.



Je rêve d’une once de bonheur dans un champ de malheurs,
je rêve de ma maison au moment du bain.



Et je rêve.



Et les rêves entrent
dans le corps de la journée.

7 février 1972

Prison de Bab Al-Khalq




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