jueves, 3 de abril de 2014

IVAR GRÜNTHAL [11.439]


IVAR GRÜNTHAL 

Ivar Grünthal (8 de junio de 1924 en Tartu, Estonia - 14 de febrero de 1996 en Gotemburgo) fue un escritor estonio, médico y político.

IVAR GRÜNTHAL (1924-1996) était l'un des principaux poètes estoniens en exil. Pour échapper à l'enrôlement dans l'armée allemande, il se réfugia en 1943 en Finlande et combattit dans l'armée finlandaise. L'année suivante, il gagna la Suède, où il termina ses études de médecine interrompues par la guerre. Il travailla comme médecin à Visby, puis à Göteborg, tout en participant activement à la vie littéraire de l'émigration estonienne. Il fonda en 1957 la revue Mana, qu'il dirigea jusqu'en 1965. Il est l'auteur de cinq recueils de poèmes aux formes rigoureuses et de deux romans en vers (Les cloches de l'église Saint-Pierre, 1962; Le pouvoir du chant, 1966). Quelques-uns de ses poèmes ont été traduits en français (ainsi qu'en allemand et en suédois) par Ilmar Laaban (Poèmes – Gedichte – Dikter, 1964).

Obras 

Poesía 

"Uni lahtiste silmadega". Orto, Göteborg / Toronto 1951
"Müüdid mülka põhja kadunud maast". Vaba Eesti, Stockholm 1953
"Must pühapäev". Vaba Eesti, Stockholm 1954
"Meri". Vaba Eesti, Stockholm 1958
"Lumi ja lubi". Vaba Eesti, Stockholm 1960
"Mõõt on täis". Vaba Eesti, Stockholm 1964
Koondkogu "Neitsirike" sisaldab tervikuna kõik varem ilmunud luulekogud. Koostanud ja eessõna: Hando Runnel . Ilmamaa , Tartu 1995

Novela

"Peetri kiriku kellad". Göteborg 1962
"Laulu võim" – ajakirjas Mana 1966 – 1986 , nr. 31, 43–52 ja 54–55

Crítica, Ensayos

"Müütide maagia". Koostaja ja järelsõna: Mall Jõgi . Sari Eesti mõttelugu , nr 40, Ilmamaa , Tartu 2001







Y de este modo un monólogo

Y de este modo un monólogo sigue fluyendo
en cientos de lagos de memoria-
azul Kareliano.

Las caras de los muertos cayeron
del cielo nocturno como estrellas
dentro de las nieves de abril desolado.

La herida de bala negra entre los ojos
ha marcado apenas la piel
como la luz de luna se derrama desde sus rostros.

El polvo no se transforma en polvo.
la nieve estará a la deriva
cuando la noche se torne amanecer.

Ivar Grunthal (Estonia)
Traducción al inglés por Ivar Ivask
Traducción del inglés al español por Myriam Rozenberg
Publicado en Contemporary East European Poetry : An anthology
(Editado por Emery Edward George)









Un feu d’artifice brutal se poursuit :
étoiles filantes qui changent en pierre
— un à un se rompent les ponts de la nuit —
celui qui implorait la grâce des enfers.

Car voici le princier ami des ténèbres
ébranlé et maté, et seule l’aurore
boréale brandit son gourdin funèbre ;
l’host lunaire nous cerne, toujours aussi fort.

En nous occultant nous avons espéré
nous retrouver, soir, dans ton noir aileron,
mais parmi les troupeaux d’anges enragés
dans votre simoun, Voies lactées, nous périrons.

Adaptation française d’Ilmar Laaban





Or l’automne est le seul qui met au monde encore,
lorsque les mains de la mer ont pâli
et que ne rougeoient plus les lèvres des pavots.

Car le cri de douleur suraigu des rafales
a coupé en deux les nues du chagrin,
et le sang de l’érable a ébloui les pluies.

Sombre et seul mon enfant et très sûr de lui-même —
quand la neige tombe, il dirigera
la terrible marche triomphale des dés.

Adaptation française d’Ilmar Laaban





Ton abord, c’est l’oiseau sommant la flamme
et c’est mourir calciné en lâchant
un coq rouge, plume par plume, vers
mon front qui a vu de noires journées.

Non, Prométhée ne lutta pas en vain.

Aux cieux ton trésor de rais est ravi,
de la Mer des Foies ton rut a surgi.
Le crépuscule des dieux peut se rallumer,
en nénuphars un corps de brouillard a tourné,
car aimer c’est illuminer.

Adaptation française d’Ilmar Laaban

________
Mer des Foies (ou Mer de Foie) s’appelaient, en Estonie, les marécages où les sorciers étaient censés célébrer leurs sabbats. (N. d. t.)





           ALÉKOK

Au pied de la cathédrale,
l’Œuf est révélé par Baer ;
mais une tour se dresse, phalle
rouge et dur, à Téchelfer.

Peinte au cinabre, la tonne
raille la stérilité
des érables qu’un automne
flamboyant a illuminés.

Tu es là : le néant s’ouvre :
tu respires son houblon.
Le sommeil de Priape couvre
le faux dieu Apollon.

Adaptation française d’Ilmar Laaban

__________
Alékok : prononciation populaire du nom de la brasserie A. le Coq à Tähtvere (en allemand Techelfer), faubourg de Tartu. Karl Ernst von Baer : naturaliste allemand qui, en 1827, découvrit l’œuf humain. À Tartu, ville où il mourut, sa statue se dresse sur la colline que couronne la ruine d’une cathédrale gothique du XVe siècle. (N. d. t.)



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