viernes, 1 de marzo de 2013

STUART MERRILL [9329]




Stuart Merrill
Stuart Merrill (Hempstead, 1 de agosto de 1863 – Versailles, 1915) fue un escritor y poeta francés de origen norteamericano, perteneciente a la escuela del simbolismo.
Stuart Merrill nació en el año de 1863 en Hempstead, una aldea situada en el Condado de Nassau, cerca de la ciudad de Nueva York en Estados Unidos. Sus padres lo llevan a París a temprana edad y allí continúa sus estudios, retornando a su lugar natal cada cierto tiempo, sin embargo, se instala definitivamente en Francia en 1890.
Se entusiasmó por el estudio de antiguos textos franceses y fue uno de los más activos y participativos teóricos del movimiento simbolista, poeta de tono decadente, tal como lo estipula el susodicho movimiento en el que estaba inscrito, era gran admirador de Algernon Charles Swinburne.
Sin embargo, en su poesía se nota un remarcado interés por la elaboración de nuevas formas y ritmos, buscando algunas veces rima de sustantivos raros, así por ejemplo, en su poema La Visita del Amor, donde se alterna, de singular manera, versos alejandrinos y versos de quince sílabas, en este poema, como en muchos otros, expresa sus convicciones socialistas. Merrill fue colaborador de algunas revistas literarias: .Le Décadent, La Wallonnie y La Vogue. También se ejercitó en la traducción al inglés de numerosos escritores y poetas franceses, tales como: Baudelaire, Mallarmé, Aloysius Bertrand o Huysman.




NOCTURNO


La luna clara alumbra la charca en la que brilla,
Espejo de áureas glorias, con emoción de incendio.
Todo duerme. En la noche un ruiseñor agónico
Canta su mal de amor en lánguido lamento.

No vibran ya los vientos en el misterio verde
De las ramas. La luna las voces va acallando,
Mas a través del luto del follaje movible
Lloran azules besos de los astros callados.

La voluptuosidad de soñar en la muerte
Junto al charco adormece el alma de las cosas;
El bosque, a veces, hace como un pequeño esfuerzo
Bajo el escalofrío que hace cambiar las formas.

Cada hoja se borra en sutiles neblinas;
Del cenit del azur va cayendo el rocío
Cuyo cristal se torna perlas en los estambres
De los blancos nenúfares sobre las aguas vivos.

De lo negro no emana ni vuelo, voz ni viento;
Sólo cuando en el bosque, por sacudidas rápidas,
El arroyo se arrastra, entre grava menuda,
Cuyo eco enmudece la voz de las cascadas.

De “Los mejores poetas franceses”
Selección y traducción de Luis Guarner

Editorial Bruguera. Barcelona-España, 1974




Nocturne

A JORIS-KARL HUYSMANS

La blême lune allume en la mare qui luit 
Miroir des gloires d'or, un émoi d'incendie. 
Tout dort. Seul, à mi-mort, un rossignol de nuit 
Module en mal d'amour sa molle mélodie.

Plus ne vibrent les vents en le mystère vert 
Des ramures. La lune a tû leurs voix nocturnes :
Mais à travers le deuil du feuillage entr'ouvert, 
Pleuvent les bleus baisers des astres taciturnes.

La vieille volupté de rêver à la mort
A l'entour de la mare endort l'âme des choses.
A peine la forêt parfois fait-elle effort
Sous le frisson furtif d'autres métamorphoses.

Chaque feuille s'efface en des brouillards subtils. 
Du zénith de l'azur ruisselle la rosée 
Dont le cristal s'incruste en perles aux pistils 
Des nénuphars flottant sur l'eau fleurdelisée.

Rien n'émane du noir, ni vol, ni vent, ni voix, 
Sauf lorsqu'au loin des bois, par soudaines saccades, 
Un ruisseau roucouleur croule sur les gravois :

L'écho s'émeut alors de l'éclat des cascades.





Au temps de la mort des marjolaines

Au temps de la mort des marjolaines,
Alors que bourdonne ton léger
Rouet, tu me fais, les soirs, songer
A tes aïeules les châtelaines.

Tes doigts sont fluets comme les leurs
Qui dévidaient les fuseaux fragiles.
Que files-tu, soeur, en ces vigiles,
Où tu chantes d'heurs et de malheurs ?

Seraient-ce des linceuls pour tes rêves 
D'amour, morts en la saison des pleurs 
D'avoir vu mourir toutes les fleurs
Qui parfumèrent les heures brèves ?

Oh ! le geste fatal de tes mains
Pâles, quand je parle de ces choses, 
De tes mains qui bénirent les roses 
En nos jours d'amour sans lendemains !

C'est le vent d'automne dans l'allée, 
Soeur, écoute, et la chute sur l'eau 
Des feuilles du saule et du bouleau, 
Et c'est le givre dans la vallée.

Dénoue - il est l'heure - tes cheveux 
Plus blonds que le chanvre que tu files ; 
L'ombre où se tendent nos mains débiles 
Est propice au murmure des voeux.

Et viens, pareille à ces châtelaines
Dolentes à qui tu fais songer,
Dans le silence où meurt ton léger
Rouet, ô ma soeur des marjolaines !






Ce fut en un soir où les chansons

Ce fut en un soir où les chansons 
Des amants liés par leurs mains lasses
Mouraient, ô Dame pâle qui passes, 
Au clair de la lune des moissons.

Long penchée au bord des lourds calices 
Des lys, fleurs des reines et des rois, 
Tu faisais le signe de la croix 
Comme une qui renonce aux délices.

Chevelure éparse au vent léger, 
Tu paraissais ceinte de lumière 
Contre l'ombre de la nuit première
Et les feuilles du prochain verger.

L'eau tintait tristement dans les vasques 
Qu'enguirlandaient des danses d'amours 
Et de satyres faisant des tours 
Au rire à jamais muet des masques.

La puisant dans tes chétives mains, 
Cette eau par laquelle tu fus sainte, 
Tu baptisas les fleurs de l'enceinte, 
Où dormait l'âme des lendemains.

Fus-tu le Remords ou la Mémoire,
O Passante aux yeux pleins de passé ?
Maintenant l'eau stagne en le fossé
Et les lys sont morts avec la gloire

De ce soir où les lentes chansons
Des amants liés par leurs mains lasses 
Mouraient, ô Dame pâle qui passes, 
Au clair de la lune des moissons.





Vers vagues

Le fébrile frisson des murmures d'amour 
M'émeut ce soir les nerfs et vieillit ma mémoire. 
La voix d'un violon sous la soie et la moire 
Me miaule des mots d'inéluctable amour.

La verveine se pâme en les vases de jade : 
Un fantôme de femme en l'alcôve circule. 
Mais ma mémoire est morte avec le crépuscule, 
Et j'ai perdu mon âme en les vases de jade.

Oh ! mol est mon amour, vague est le violon !
Un arome d'horreur rôde en l'air délétère,
Et je rêve de rêve en l'ombre du mystère

Mais oh ! la volupté veule du violon !





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