lunes, 1 de mayo de 2017

AUDE COURTIEL [20.120]


AUDE COURTIEL

Aude Courtiel nació en Nîmes (Francia) en 1987.

Titulada del conservatorio de danza y de arte dramático de Nîmes, titulada también como profesora de danza contemporánea, sigue en paralelo estudios de literatura y de filosofía en las universidades de Montpellier y de Málaga. Hoy se dedica enteramente a la escritura y a la coreografía. La casa editorial Sansouire le publica dos libros de poemas, La loca amaranta en 2012 y Mujer al agua en 2016. Sus textos se encontran también en revistas y en espectàculos vivos de teatro-poesía o poesía musical.  


Aude Courtiel est née à Nîmes (France) en 1987.

Diplômée du conservatoire de danse et d'art dramatique de Nîmes, diplômée d'État en tant que professeur de danse contemporaine, elle poursuit en parallèle des études en littérature et philosophie aux universités de Montpellier et de Málaga. Aujourd'hui, elle se consacre entièrement à l'écriture et à la chorégraphie. Elle publie avec les éditions Sansouire deux recueils de poèmes, La folle amarante en 2012 puis Femme à la mer en 2016. Elle est publiée également dans des revues et ses textes sont représentés dans des spectacles vivants de théâtre-poésie ou poésie musicale.



Aude Courtiel. Francia. Poemas bilingües

El poeta y artista plástico Enán Burgos, radicado en Montpellier, Francia, ha traducido los poemas de la poeta y actriz Aude Courtiel desde la labor de su proyecto La CartoneraED.


Versiones al español de Enán Burgos       
                                                    
             Poète. Diplômée du conservatoire d'art dramatique et de danse contemporaine. 





¿Cuánto tiempo vive un hombre?

Je prends du soleil dans le ventre.
Ça pince fort le nombril de ma raison.
Ça pousse ma foi à la confession.
Et si je relâchais la peur entre les dents,
Suspendais la fuite quand je sens que je suis pleine.
Je pourrais exhausser cette place où l’avenir n’attend pas,
Saisir la femme sur le pont, accoucher du baiser latent
Muré de muscles qui me manquent,
Elans de vie des impudents.




Tomo el sol en el vientre
Lo que tanto pellizca el ombligo de mi razón
Lo que incita mi fe a la confesión.
Y si aflojaba el miedo entre los dientes,
Suspendía la fuga cuando siento que estoy plena.
Podría enaltecer aquel lugar en donde el futuro no espera,
Asir a la mujer sobre el puente, parir de un beso latente
Amurallado por músculos que me faltan,
Impulsos de vida de los impudentes.

__


Dans ta grotte
Couver ta peau

Creuser
Fumer
Ça sort par les trous
Avec l’idée du jour
Sous l’étoile




En tu cueva
Incubar tu piel

Cavar
Fumar
Eso sale por los hoyos
Con la imagen del día
Bajo la estrella




--


Une seule vie pour tenter. Arpenter. Creuser. Témoigner.
Tirer les fils. Les bons. Les borgnes. Discrets. Dans la rigole.
Déplier les yeux. Laisser couler.
Se laisser prendre. Pendre et tomber.
Résonner. Eclater la joie. Echos par tous les sens.
Pair. Impair. Chance pirate.
Sons à l’aventure, virent. Déverrouiller ?
Tourner, rouler. Jubiler. Instants volés. Garder l’émail un peu.
La vie rêvée.
Combien de temps vit un homme ?
Combien de temps est-il mort ?




Una sola vida para tantear. Apear. Cavar. Atestiguar.
Tirar los hilos, los buenos, los tuertos. Discretos. En la cuneta.
Desplegar los ojos. Dejar fluir.
Dejarse agarrar. Colgar y caer.
Resonar. Saltar de alegría, ecos por todos los sentidos.
Par, impar. Suerte pirata.
Sonidos en la aventura, viran. ¿Desbloquear?
Girar, rodar, gozar. Instantes robados. Conservar poco el esmalte.
Vida idealizada.
¿Cuánto tiempo vive un hombre?
¿Cuánto tiempo ha estado muerto?


--




J’ai guetté les plis sur ta peau. Des jours des semaines entre un sourire et l’esquive. Des centimètres de nuages à boire. Et la peur d’échouer.

Parce que rien ne remplace l’absent. Que tout pourrait s’arrêter au silence. Que tu pourrais contourner le vent. Fermer les fenêtres. Tapisser l’être.

Pourquoi ne pas enfiler la tombe.

La mort n’est pas le silence. Tu pourrais aussi passer par les trous dans la porte. Remettre à plat les plis. Nommer l’espace. Du dehors du dedans. Tamiser le temps. Avant, maintenant.

J’ai plongé un papier entre tes doutes.

Qui sait si tu l’enveloppes comme un rêve.





Hurgué los pliegues bajo tu piel. Días semanas entre una sonrisa y la esquiva. Centímetros de nubes para beber. Y el miedo de fracasar.

Ya que nada remplaza al ausente. Que todo podría estancarse en el silencio. Que podrías contornar el viento. Cerrar ventanas. Tapizar el ser.

Por qué no arroparse con la tumba.

La muerte no es el silencio. Podrías también pasar por los agujeros de la puerta. Alisar los pliegues. Designar el espacio. Desde afuera desde adentro. Tamizar el tiempo. Antes, ahora.

Hundí un papel entre tus dudas.

¿Quién sabe si lo ciñes como un sueño?



--



Femme à la mer
Combien de temps elle flotte ?
Combien de peaux ?
Des couches
Des plus ou moins vraies
Des plus ou moins fausses
Des promesses
Des effluves
De fauve
Des chiens des chiennes et du velours

À un poil près pointait le bruit du vent
Silence
Encore du temps
À la surface de la lune
Pour soutenir le foutre
Pour dilater la blessure
Prendre le large
À l’horizon qui sait, le chant des sirènes
Combien de temps flotte avant les sirènes ?

Femme marine à deux queues
En vie d’être en soi
En vie d’un toi





Mujer al agua
¿Cuánto tiempo flota?
¿Cuántas pieles?
Capas
Más o menos ciertas
Más o menos falsas
Promesas
Efluvios
De fiera
De Perros, perras y de terciopelo

Apenas si percibía el ruido del viento
Silencio
Todavía queda tiempo
En la superficie de la luna
Para sustentar el semen
Para dilatar la herida
Irse
Sobre el horizonte tal vez, el canto de las sirenas
¿Cuánto tiempo flotando antecedía las sirenas?

Náutica mujer con dos colas
En vida ser en sí 
En vida ser en ti  



--




Bruit de peaux entre les flammes
Pas de larmes consumées
De cris à l’aveugle

Mais le murmure d’un ruisseau qui fume
Jusque dans la bouche
Jusque dans l’iris

Chance
Incandescence

Le désir dilatait le rêve
Est-il encore chaud ?





Ruido de pieles entre las llamas
Ninguna lágrima dilapidada
Gritos a ciegas

Pero el murmullo de un arroyo que humea
Hasta la boca  
Hasta el iris

Suerte
Incandescencia

El deseo dilataba el sueño
¿Aún está fogoso?




--




Heureuse à contre-courant
Rire et se taire
Maintenir les dents blanches
Silencieuses

Aimer sans volonté




Feliz a contracorriente
Reír y callarse
Mantener los dientes blancos
Taciturnos

Amar sin brío



--



Carcasse d’amour croquée à l’encre bleue
Nage ou crève
Cœur imbécile

Esqueleto de amor esbozado con tinta azul
Nada o muere
Corazón imbécil




--



Je dessine un trèfle dans le creux de ta hanche
J’impose ma vérité à trois mots
Et te laisse le coup libre
Pour planter mon paysage



Dibujo un trébol en el hueco de tu cadera
Impongo mi verdad de tres palabras
Y te dejo el palo libre
Para plantar mi paisaje



--




J’ai ouvert la porte. Lit vide. Le chien qui hurle. Odeur de vin, vile. La télé vit en sourdine.
Bain rouge. Tête noire. Tes poils dans la mare.
Touchée, coulée chair insolite, solitaire. Ça quitte les os.
Je peux sucer ton fantôme entre mes doigts. Le frapper tellement c’est dur sous ton jean.
Souvenir de tes dents. Sourire qui perfore le ciel. Trace tes lignes blanches au paradis.
Même averti du paysage. Les mouches tournent encore dans ma tête.


        
Abrí la puerta. Catre vacío. El perro que aúlla. Olor a vino, vil. La televisión puesta en sordina.
Baño rojo. Cabeza negra. Tus pelos en el charco.
Tocada, hundida carne inaudita, solitaria. Deja los huesos.
Tu fantasma puedo chupar entre mis dedos. Golpearlo tanto, rudo es bajo tu bluyín.
Recuerdo de tus dientes. Sonrisa que abre el cielo. Traza tus líneas blancas en el paraíso.
Aunque al corriente del paisaje. Las moscas giran aún en mi cabeza.



--



Amour               Abstraction
Aucune parcelle ne survivra

Parce que rien n’existe dans les veines
Que du sang, pauvre, riche

Pas un poumon pour gonfler des joues
Pas de traits dans le cœur pour lever des sourcils

Des artères de la graisse des muscles et des sillons
Pas une place pour personne
Ta face pilée au porte-voix

La poésie est dans la tête
Et la trachée est pleine de paroles




Amor                Abstracción
Ninguna parcela sobrevivirá

Porque nada existe en las venas
Sólo sangre, pobre, rica

Ningún pulmón para inflar mejillas
Ningunos trazos en el corazón para alzar cejas

Arterias de la grasa de músculos y surcos
Ningún sitio para nadie
Tu cara apachurrada contra el portavoz

La poesía en la cabeza
Y la tráquea llena de voces







http://www.laotrarevista.com/2017/04/aude-courtiel-poemas-bilingues/



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