Charles Guerin
Charles Guerin, nacido el 29 de diciembre 1873 en Luneville (Meurthe-et-Moselle), donde murió el 17 de marzo 1907, es un poeta francés.
OBRAS:
Fleurs de Neige . Nancy. Crépin-Leblond. 1893. Publié sous le pseudonyme : Heirclas Rügen (anagramme de l'auteur).
Georges Rodenbach . Nancy. Crépin-Leblond. 1893. Texte signé Heirclas Rügen, mais publié sous le nom de Charles Guérin.
Joies grises . Préface de Georges Rodenbach . Paris. G. Ollendorf. 1894.
Le Sang des Crépuscules . Prélude musical de Percy Pitt. Préface de Stéphane Mallarmé . Paris. Mercure de France. 1895.
Le Cœur Solitaire . Paris. Mercure de France. 1898.
Le Semeur de cendres . Paris. Mercure de France. 1901.
L'Homme intérieur . Paris. Mercure de France. 1905.
Douze sonnets .Paris.Librairie des amateurs.1922.Illustrations de William Fel.
Premiers et derniers vers . Paris. Mercure de France. 1923. Contient : Fleurs de neige. Joies grises. Le Sang des crépuscules. Derniers vers .
Œuvres . Paris. Mercure de France. 1926-1929. 3 volumes. Réédition des œuvres. Notice d'Henry Dérieux.
Poèmes choisis . Paris. Bernard Grasset. 1972. Édition établie et présentée par Dominique Robaux.
Le Cœur solitaire , Le Semeur de cendres et L'Homme intérieur , de Charles Guérin, peu réédités, ainsi que Georges Rodenbach , jamais réédité, sont disponibles gratuitement sur Gallica .
À noter, la luxueuse édition illustrée par Auguste Leroux du Semeur de cendres , parue en 1923 chez Ferroud ; (Paris Librairie des amateurs, A. Ferroud et F. Ferroud);
Un poème de Charles Guérin, "Au bout du chemin", a été mis en musique et interprété par Guy Béart.
DEL BORDE DEL CAMINO. . .
Del linde del camino esa vieja es la hermana.
Angulosa y austera, innoble y amarilla,
un rosario de hierro lentamente desgrana;
los sueldos del viandante bailan en su escudilla,
Sus blancos ojos fingen lámparas funerarias
turbias bajo el profundo arco de las ojivas,
y sus labios enjutos, al decir sus plegarías,
crujen como dos hojas secas y fugitivas.
Cuando cansado cruzo el vesperal paisaje
y a mis hogares torno tras de la diaria brega,
la equidad del acaso me conduce al paraje
donde sus lloros lanza, bajo la cruz la ciega.
Y me paro, y absorto mi corazón se queda;
mi propia alma contemplo frente a mí, cual cercana
aparición, y digo: allí va una moneda;
ruega por mí que vivo sin amor, pobre anciana!...
Requiem d'automne
Tout ce que le monde m'offre ici-bas
pour me consoler me pèse.
Imitation de Jésus-Christ.
L'automne fait gronder ses grandes orgues grises
Et célèbre le deuil des soleils révolus,
L'avare automne entasse aux rebords des talus
Les vols de feuilles d'or que flagelle la bise.
Stérile et glacial reliquaire où s'effrite
Ce qui ne peut pas être avec ce qui n'est plus,
L'âme s'entrouvre, et son fragile cristal nu
Vibre et s'étoile au bruit des branches qui se brisent.
Le dôme clair de la forêt tremble sans trêve,
Tandis que, prompt et froid et sifflant comme un glaive,
Le vent aigu du Doute effeuille tes croyances.
Que ce soit donc l'automne enfin de ta jeunesse,
Ô toi qui vas, au temps où les roses renaissent,
Ramasser d'âcres fruits sous l'arbre de Science.
Recueil : "Fleurs de neige"
Epitaphe pour lui-même
Il fut le très subtil musicien des vents
Qui se plaignent en de nocturnes symphonies ;
Il nota le murmure des herbes jaunies
Entre les pavés gris des cours d'anciens couvents.
Il trouva sur la viole des dévots servants
Pour ses maîtresses des tendresses infinies ;
Il égrena les ineffables litanies
Ou s'alanguissent tous les amoureux fervents.
Un soir, la chair brisée aux voluptés divines,
Il détourna du ciel son front fleuri d'épines,
Et se coucha, les pieds meurtris et le coeur las.
Ô toi, qui, dégoûté du rire et de la lutte
Odieuse, vibras aux sanglots de sa flûte,
Poète, ralentis le pas : cy dort Heirclas.
Recueil : "Joies grises"
Ah! ce bruit affreux de la vie!
Ah ! ce bruit affreux de la vie!
Et que dormir serait meilleur
Dans la terre où le caillou crie
Sous la bêche du fossoyeur!
Le soleil a toute ma haine;
Je suis rassasié de voir
Sa lumière quotidienne
Se rire de mon désespoir.
Ah ! pouvoir donc enfin m'étendre
Dans le seul lit où l'on soit seul,
Et dans l'ombre attentive entendre
Les vers découdre mon linceul!
Et, quand en moi l'être qui pense
Sera dissous lui-même, alors,
Au coeur de l'éternel silence
N'être qu'un mort entre les morts!
Recueil : "L'homme intérieur"
Ce coeur plaintif, ce coeur d'automne
Ce coeur plaintif, ce coeur d'automne,
Qui veut l'aimer?
Ma belle enfant, on vous le donne
Pour un baiser.
Amusez-vous, car je vous vois
Inoccupée,
A le briser, comme autrefois
Votre poupée.
Ce sera moins long que les roses
A déchirer,
Puis vous irez à d'autres choses,
Et moi pleurer.
Recueil : "Le coeur solitaire"
Ce soir je reprendrai mon chemin solitaire
Ce soir je reprendrai mon chemin solitaire,
Dans les champs où la nuit traîne son manteau bleu
J'irai, respirant l'air que l'herbe en fleur embaume,
Triste et pressant le pas comme ceux qui vont seuls ;
Je verrai les hameaux s'endormir sous le chaume,
Et les amants tresser leurs doigts sous les tilleuls,
Et les femmes filer encore, et les aïeuls
Rêver dans l'ombre au son d'une tardive enclume ;
Et débouchant enfin sur les hauteurs d'où l'oeil,
Caressé par le vent nocturne, avec orgueil
Embrasse l'horizon déjà noyé de brume
Et le fleuve qui luit d'un éclat morne et froid
Et la ville et parmi ses noirs pignons le toit
Où ma lampe au moment des étoiles s'allume,
Ivre de larmes, seul, à la chute du jour,
D'un cri désespéré j'appellerai l'amour.
Recueil : "Le semeur de cendres"
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