Touria IKBAL, poeta marroquí, nacida en Marrakech traductora, docente e investigadora del sufismo.
Ella dice que su escritura no es poesía, que se trata simplemente de palabras, "pequeñas palabras que brotan de su corazón". Que sorprendentemente, esas palabras cobrarán vida y se abrirán camino.
BIBLIOGRAFÍA:
Propos précoces, Éditions Marsam, Rabat, 2004
L'épître du désir, Éditions Awacer, Marrakech, 2005
Fulgurations, Éditions Marsam, Rabat, 20076.
A l’orée du temps, Éditions la Souris, Grenoble 2010
Jusqu’au petit matin, Éditions Marsam, Rabat 2010
Oasis - Poèmes en correspondance , de Touria Ikbal et Chantal Legendre, bilingue, arabe et français, Éditions de la souris, mars 2012,
Poèmes parus dans les anthologies suivantes:
Bacchanales no 38, anthologie de la poésie éditée par la maison de poésie de Rhône Alpes sur le thème de l’ivresse, 2005
Bacchanales no 40, anthologie de la poésie éditée par la maison de poésie de Rhône Alpes sur le thème de l’eau, 2006
L’Anthologie « Maroc à contre jour » édition Marsam 2005
L’anthologie du festival « les nuits de Curtea de Arges » en Roumanie 2006
L’anthologie du festival Teranova, Metz 2006
Traductions de l'arabe vers le français:
Na'diren° (Rarement) de Muniam Alfaker (éd. Marsam, Rabat, 2002)
Retraite d'un cœur de Muniam Alfaker (éd. l'Harmattan, Paris [1e édition, 1998] & éd. A.C.M [2e édition, 2000])
Rogations diluviennes de Driss Oumali (éd. P.M, Casablanca. Maroc 2001)
Je te regarde de Maram al-Masri (Éditions Marsam, Rabat, 2003)
L'âne et la vache, poèmes pour enfants d'Ahmed Taïeb El Alj, Éditions Marsam, Rabat 2005
Petit soleil poèmes pour enfants d’Ahmed Taïeb El Alj, Éditions Marsam, Rabat 2005
Lalla Chama poèmes pour enfants d’Ahmed Taïeb El Alj, Éditions Marsam, Rabat 2007
Feuillets passionnés recueil de poèmes de Fatiha Morchid, Éditions Marsam, Rabat 2007
Mon ami l’automne recueil de poèmes d'Aicha Bssry, Éditions Marsam, Rabat 2008
Affinités recueil de poèmes d'Ali Abduallah Khalifa, Manama, Bahrein, 2009
Traductions vers l'arabe:
Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma, éd. Conseil suprême de la culture, Le Caire, Égypte, 2005.
Le Zen de Jean Luc Toula-Breysse, fondation Kalima pour la traduction et l’édition, Abu Dhabi, Émirats arabes unis, 2010
Pequeñas cosas
Esos signos
Reflejos divinos
Pivote del mundo
Esta lengua frágil
Mi exilio
Ese brocado bordado de letras
Motivos torrentosos
Ilusiones sonoras
Esas pequeñas cosas
Gigantes a mi entender
Esas palabras que mueren
bajo mis ojos
me izan
a la elegancia del silencio
Poema: "Petites Choses", del poemario: Fulgurations, Ediciones Marsam, Rabat, Marruecos, 2007.
Traducción: Carlos Alvarado-Larroucau, 2012. Salon del libro de Ginebra, 29-04-2012.
l'épître du désir
Aux cimes de la perplexité
se situe le dévoilement
Aux confluents des contradictions
apparaît la certitude
Aux foisonnements des couleurs
naît l’immaculé
Aux fonds des germes du désir
naît l’infinité des possibles
Je jure
de te chérir
jusqu’à ce que s’éteigne
ce qui n’a jamais été
et que reste
ce qui n’a jamais cessé d’être
Ibn Al Arîf
Sur le chemin de notre amour
les temps se croisent
Je viens vers toi accablée par mon passé
tu me transportes vers un avenir
enfoui dans le désir
Je t’implore d’un présent qui renvoie à l’éternité
Souffle d’onction et d’humilité
Nostalgie parmi la nostalgie
Désir dans le désir
Tu es en moi
Tant que je suis en moi
L’heure est à toi
Je t’appelle
L’écho d’une musique céleste
me caresse les oreilles
-c’est toi ?
-oui, c’est moi
-quand es-tu revenue ?
-Je ne suis jamais partie
-Que deviens-tu ?
- plus que manque et vide sans toi
-Où es-tu ?
-en toi
Tu es l’équivalent de mon bonheur
le sens de mon émoi
Factice est tout lien avant et après toi
Je me rétrécis
tu t’élargis
Je découvre en toi
jubilation et joie
Tu es une danse faite pour moi
Je tourne de cercle en cercle
embrasée par l’ardeur du désir
Les louanges des chantres exaltent
Les élans des passionnés éclatent
De ma bouche
ils empruntent chant et soupir
Entre eux, je te vois
Dans chacun, je te vois
Entre toi et moi, je te vois
Entre moi et moi, je te vois
Toute forme est la tienne
Je danse en toi et pour toi
Je tombe en toi et me lève de toi
Dans le ciel
tu es ciel
Sur terre
une distance non ployée par les pas
La nostalgie a soif ma nostalgie
et de moi le monde se ressource de désir
J’enfonce
sans cesse
le couteau dans la plaie
de l’absence
afin que mon désir
pour toi ne guère
s’apaise
Dans la matrice de l’immensité
je te porte une éternité
je te porte un sens
mûrissant dans mes entrailles
jusqu’à la vieillesse
de moi tantôt s’approchant
tantôt se détachant
s’agitant
aux grés de mes vicissitudes
grandissant
grandissant
grandissant
Vertiges et égarements
me taraudent
et les ouragans de la passion
Subitement
un appel à l’existence de toi s’empare
et le désir de paraître afflue en ton être
Mon corps refuse la désunion
Mes sens crient angoisse et tressaillement
Tu t’obstines à prendre forme
J’acquiesce
Tu éclates des replis de mon être
un sens qui meut toutes les lettres
Tu jaillis de la glaise de mon indigence
une lueur perçant le voile de l’ignorance
Tu t’extirpes hors de moi
au fin fond de l’univers
emportant le sens de ma quintessence
me léguant la perpétuelle quête de ton essence
et la nostalgie le secret de mon existence
Corps mutilé
cœur supplicié
je ne suis désormais que le reflet de ton reflet
l’ombre effacée au fond de ton miroir
le désir en moi brûle de désir de te voir
Mes forces s’ébranlent
Des états d’une effarante complexité
de moi s’emparent
arrachement
déchirement
propos
recueillement
enivrement
dégrisement
délaissement
relâchement
nostalgie
ironie
angoisse
mélancolie
lassitude
folie
A part toi
y a t-il une vérité
Tu es la vérité des vérités
la substance de l’unicité
Au tréfonds de moi
tout est confusion
la force est faiblesse
le doute est certitude
la joie est empreinte de tristesse
je ne sais plus qui je suis
je voudrais hurler ou murmurer
peu importe :
Que m’importe
tout ce qui n’est pas toi
Ô seigneur
suprême
de la beauté
Descends les marches de l’éternité
Prends le large des ténèbres
Chevauche les vagues de la passion
Emprunte les voies houleuses du désir
et
Transperce
de ta lumière
le simulacre
des temps âcres
des âmes médiocres
des étendues affres
puis
Dépose
dans la germe de mon essence
la dernière graine de ta connaissance
Plus les flammes
de l’absence
alimentent
le feu du désir
Plus le rêve s’attise
Aux confins
du rêve divin
notre union attend
parmi les entités immuables
l’énergie spirituelle
capable de la conserver
jusqu’à maturité
pour l’actualiser
dans la nécessité
Tu es la nécessité
de ma liberté
et la liberté
ma nécessité
En toi
l’unité se réalise
dans la multiplicité
Je voudrais te compénétrer
corps cœur et esprit
Je voudrais m’infuser
dans l’éclat de tes sens obscurs
et m’en hisser dans rêve exquis
le rêve me transporte
dans tes sphères nuit et jour
balayant ton absence
et retissant
la trame de mes espérances
Toi et moi
sommes un délicieux rêve
cherchant une nuit éternelle
abritant pléiades et voies lactées
Des fils de lumières enchevêtrés
se faufilent et se tressent
surgissent et se tissent
en voile de désir
couvrant notre nudité originelle
et nous emportant loin
dans le monde des subtilités
Je suis par mes rêves et toi
hantée
Ma révolte contre moi se révolte
Je te vois et te sens
mais
tu demeures hors de ma portée
Autour de moi
un énorme tumulte
le temps s’arrête
l’espace se transforme en carrés lépreux
se renfermant sur des corps hideux
La charpente de mon âme
frôle l’effondrement
Seul
un mince fil de ton firmament
m’empêche de déchoir
Le désir en moi brûle de désir de te voir
Tu es l’espace de ma pureté
exempt d’erreurs
et de péchés
Tu es le coin de ma conscience
inaccessible aux remords
et aux regrets
J’erre dans tous tes sens
Je te vois une île
susceptible d’abriter mes illusions
Je pérégrine
et chemine vers ton éden
là où les rêves
ne sont pas froissés
où l’amour est panacée
où les êtres oniriques
s’abreuvent de beauté
Tu es l’essence
de mon entité
Tu es mes moitiés
et
mon équité
De ta vue
je m’exerce à regarder
De ta voix
j’apprends à écouter
De ta langue
je m’entraîne à délecter
De ton absence
je découvre la distance
Ton éloignement
dénonce la précarité
de mes proximités
Tu n’as point de mots
ni de propos précis
L’expression
quelque soit son ampleur
te rétrécit
Tu es ma fierté
et mon humilité
Je suis un peu de toi
Tu es ma totalité
Tu es la vérité
dont je suis issue
Par ton immensité
je brise l’étroitesse
du monde
et sa médiocrité
Dès
que tu apparais
mon secret
se dévoile
L’immensité
t’enveloppe de silence
et te met dans mon berceau
Le monde
tisse un habit en brouhaha
de vacarme orné
et t’en couvre d’assaut
Tu es le dernier son
Blotti
dans la dissonance
de l’univers
Sourdes toutes les voix
qui ne mènent pas
à ta résonance
Pour toi
je me multiplie
et me rassemble en un
Pour toi
je sombre dans le pas
insensible
aux péripéties du chemin
Pour toi
je fuis le confort des palissades
édifiées à la hâte
vers l’humiliation
du questionnement
et ses tourments
A
ta rencontre
l’ appréhension me précède
L’envoûtement
me brouille la vision
Je te vois ombragé
sous les voiles de la stupeur
Je désire en toi désir
et consomption
Je m’apprête à te conquérir
et assiéger tes sens de désir
puis
transgresser
miraculeusement
ton ambiguïté
tel
un charme rompu
je voudrais emprunter
la paume de ta science
et la déposer
sur mon cœur effaré
accueillant
ses battements saccadés
apaisant son angoisse
d’avoir si longtemps habité
un corps et une âme
languissant
de ta proximité
Tu es le sens de l’amour
et son équivalent
Esseulé
Tu te dresses dans un univers
sans équivalent
La beauté
est ton nom
L’amour
ton foyer
La déraison
ta patrie
Le silence
ton secret
Tu es le secret
immanent
de mon existence
Tu es le mystère
présent
par l’absence
Tu es le poème de ma vie
que je voudrais vivre
jusqu’à la douleur
je voudrais m’y fondre
et m’y confondre
sans le laisser se détacher de moi
des phrases accaparées
par des feuillets
en proie d’un lecteur
aux aguets
Nulle
absence
ne
menace
ta présence
Le voile de l’éloignement
couvre le désir de paraître
le monde
m’emprisonne dans un corps
qui ne peut se hisser vers toi
et m’assiège dans un espace
où je n’ai point d’attache
Tout en moi
crie dégoût et désarroi
le temps me noie
dans des heures
atteintes de phobie de la joie Je rêve
d’être
loin d’ici
près de toi
je voudrais occuper
ton immanence
inaccessible
aux dépassements
de l’absence
et à l’étroitesse
des espaces
Oh !
si tu savais
Ô mon bien-aimé
J’aurais aimé
que tout ce qui s’est passé
ne soit qu’une éternité renouée
un souvenir en dette
dans les replis du passé
Mais
ce qui s’est oniriquement passé
est un secret
sacré
Ni futur ne peut le contenir
ni passé
C’est un présent
sidérant de sa présence
présent
futur
et
passé
La dernière trouvaille de l’amour
sommes nous
Le monde nous a découvert
tapis dans le nid de la tendresse
drapés dans le voile de la finesse
Nous sommes l’instant propice
d’un temps en voie de disparition
les acquisitions d’une antiquité
délectable par expérience
La contingence
nuit à notre intimité
dévoile nos profondeurs
jusqu’à la nudité
bafouant notre complicité
Seule
ta mémoire peut conserver
nos souvenirs
à l’abri des curiosités
J’ai besoin de ta présence
pour charrier mon absence
et de tes attributs
variés par le goût
diversifiés par la beauté
pour couvrir ma nudité
face à l’horreur
et la cruauté
Tu es
tous les hommes
mais
les tous hommes
ne sont pas toi
Sans toi
je n’ai que la solitude
qui m’enlace
m’enveloppe
me contient
et me porte
loin de toi
et
loin de moi
Je rêve d’être tes côtés
je meurs de t’entendre
me nommer
les innommés
me dire
l’indicible
me révéler
le secret des secrets
me parler
..en silence
jusqu’à ce que les mots
..s’évanouissent
Tu m’invites à danser
Je cherche dans ton corps
le sens de mes sens
Je ressens en ta présence
paix et quiétude
Attachée à toi
toujours je suis
comme si tu étais
la terre
que je n’ai jamais
quittée
Ma
journée
ne compte plus
que
tes heures
Un vent paisible
nous transporte dans les hauteurs
les fleurs nous escortent
par l’odeur
les oiseaux entonnent un chant
repris par étoiles et lune
en chœur
Dans les sphères célestes
nous devenons table d’hôte
des rêves et espoirs
des êtres
et des univers
Ô éternel instant
Prends moi
ton ultime refuge
habité par la passion
meublé par le désir
Dès que je tente
de percevoir mes sens
Je me trouve déchirée
entre toi et moi
Tu es le verbe de ma vie
Tu es la lettre
qui transcende l’oubli
Tu es ma moitié
sans laquelle
je ne suis
ni
moitié
ni
totalité
tu es l’instant
qui totalise
l’éternité
Les quatre vents
de la passion
soufflent fort
Le désir me dévaste
de tous les côtés
Un élan de tendresse
m’envahit le cœur
et s’infiltre dans mes sens
emportant
les derniers débris
d’une rancœur héritée
des temps ébréchés
par ton absence
Je conserve ma solitude
jusqu’à nouvel ordre de toi
Loin de toi
le temps torturé
agonise
dans la lenteur
la parole offusquée
se noie
dans le silence
Que deviendrait mon écoute
sans tes propos
Ta parole
est le couronnement
de mon entendement
Je t’aime
d’un amour
sans définitions ni héritage
sans métaphores ni semblance
sans traits ni visage
Je t’aime
de tout l’amour
contenu dans l’amour
et
de toute la passion
déposée en puissance
dans tes profondeurs
Figée devant ton rivage
Je rêve que mes vagues
te jettent écumé
pour t’essuyer
de mes regards
Je te scrute
et te dévisage
je ne te vois pas
pour l’instant
car
je suis en toi
La lumière
me
reproche
ton absence
Altéré est le temps
qui altère notre union
Muets sont les propos
qui ne parlent pas de nous
Intrus est le mot
méconnu du langage de notre amour
Insensée est l’expression
non censée exprimer notre passion
Aveugle est toute vérité
qui ne perçoit notre vérité
Tu es la source de mon bonheur
J’ai peur qu’elle ne tarisse
par les sévices de l’attente
Le monde tombe dans le factice
et se retire sous mes pas
la joie en supplice
démissionne
refusant de rester complice
du délit de ton absence
Mais
par et pour
ton amour
je défierai affres et souffrances
J’élaguerai les protubérances
de ma douleur
par tes ciseaux lumineux
de ton bonheur
Autour de moi
tu répands tes attributs
tu en choisis certains
pour faire don
aux indigents
Dans ta générosité
illimitée
plus tu donnes
plus tu gagnes
le monde a d’autant besoin
de tes qualités
qu’elles se multiplient
à profusion
Seul
le breuvage de ton savoir
étanche mon tourment
jusqu’à l’enivrement
je rêve de fondre en toi
jusqu’à l’anéantissement
pour qu’un être
de nous se lève
et
des passionnés
de tous les temps
il prenne la relève
Tu t’élargis
pour embrasser
mes climats étendus
par le désir
Ô beau ciel
Féconde
la verdure
de chaque parcelle
de ma terre
de l’azur de ta connaissance
et
de l’immaculé de ta sagesse
Tu es l’éclat de ma vie
et de mes rêves
J’orne mon visage
de tes traits
Pour paraître plus belle
Ma seule richesse
Mes mots
Ô mes maux
Dans mon cœur
tourment
Dans ma bouche
rétablissement
Ma seule richesse
Mes mots
Ô mes maux
Pauvres de vous
vous êtes si impuissants
Mon mot
Ô mon mot
Accours
à mon secours
Sculpte
le nom
de mon amant
dans la langue
des passionnés
Plonge
le souvenir évanescent
de notre passion
dans l’éternité
Ni
ta présence
me réjouirait
ni
ton éloignement
m’infligerait
Puisque
tu es toujours
en moi
Je te ramène d’un imaginaire enfoncé dans la distance
Je te plonge dans un temps que je voudrais atteindre
trop tôt ou trop tard
Je te ressuscite un homme à mon image
et te dote de mes attributs les plus enviables
Je ravive en toi un cœur qui vit de mon amour
et en meurt
J’arrache de l’arbre de ma vie tout instant
qui ne t’est pas d’un souvenir redevable
Je viens vers toi vêtue de mes années les plus heureuses
à l’âge d’un enfant touché par les doigts de la muse
jouant au seuil des tes sens cachés et apparents
un jeu non à l’abri des tourments
Au départ
je n’avais qu’une envie
de te contenir
jusqu’à l’aveuglement
Mais
tes mots haletants
ta voix qui suggère plus qu’elle ne dit
ton alphabet déconcertant
submerge mon cœur
dans l’océan de ta connaissance
je m’y noie
sans espoir de survie
.. L’heure est crépusculaire
Je tire les rideaux sur l’autre et l’ailleurs
J’allume une bougie
Une frayeur intime avance
à pas
certains..
Je me retranche de moi
et m’enlise en toi
Souvenir devançant les souvenirs
Je plonge au tréfonds de mes fonds
à la recherche
de l’énergie insoupçonnée
par toi en dépôt laissée
Je ploie la distance qui nous sépare
et te ramène de toi vers moi
Je t’invite à ma retraite
Sitôt
ta présence dissout mon absence
Tu te mets face à moi
Ta beauté foudroyante
m’éblouit
au point de glisser dans l’inconscience
Je sollicite le voile de la distance
afin que l’éclat de ta lumière
ne pénètre mes ténèbres
jusqu’à la calcination
et n’emmure mes sens
jusqu’à l’altération
Je ferme mes portes
romps tous les liens
et m’accroche à toi
Avec toi
cœur et âme se réconcilient
et pardonnent mon corps trahi
par la langueur des sens
Dans l’étreinte de la nudité
l’obscurité nous enveloppe
tendrement
jusqu’à la transe
Je te dépose aux confins de mes rêves
et la nuit se fait plus douce
Délicatement
tu t’infuses dans les régions inexplorées
de mon sommeil
Onctueusement
je me réveille
..dans ton rêve
- Que deviens-tu ?
- plus que désir et passion
- où es-tu ?
- toujours en toi.
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