Barek Abas
Su verdadero nombre es Abbaci Mubarak, nació el 14 de marzo de 1957 en Amizour en Argelia. Formación de ingeniero informático, se encuentra actualmente cumpliendo Sonatrach como senior (la petrolera argelina). Columnista de Argelia para varios periódicos en los medios impresos y electrónicos, la poesía sigue siendo su pasión.
Márchate
Llévate el perro que no tenemos
Y déjame mi sombra
Márchate
Llévate los buenos instantes no vividos
Y déjame los malos
Márchate
Llévate los niños que querías tener
Y déjame huérfano-nacido
Márchate
Llévate mis versos que me has inspirado
Y déjame mis sueños
Me marcho
Devuélveme mi corazón
Te dejo remendar el tuyo.
Traduit par Rénia Aouadène
Prière
Pars
Prends le chien qu’on n’a pas
Et laisse-moi son ombre
Pars
Prends les beaux instants non vécus
Et laisse-moi les mauvais
Pars
Prends les enfants que tu voulais avoir
Et laisse-moi orphelin né
Pars
Prends mes vers que tu ne m’as inspirés
Et laisse-moi mes rêves
Je pars
Rends-moi mon cœur écorché
Je te laisse raccommoder le tien
Béjaia, le 08 Mars 2013
La Ronda Africana
Incansablemente
Un bebé se muere de hambre
Unas hienas bailan la alegría de la muerte
Un…dos
Un niño se gangrena de sida
Los gusanos caníbales se frotan los labios
Tres...Cuatro
Una chica aterrorizada se esconde en la tierra
Los bárbaros se masturban violando
Cinco...seis
Un anciano se aferra al cielo
Algunos proyectiles caen en su oración
Siete...ocho
Un ave se suicida en vuelo
Los árboles recogen su alma en el infierno
Nueve…Incansablemente
Una mujer reseca planta su esperanza
Que se seca en su corazón resquebrado.
Barek Abas - Bejaia, 10 de agosto de 2012.
Traducido del francés al español por Rénia Aouadène.
SER
Soy judío
Hasta quemar un candelero vivo
Soy Jesús
Hasta violar a una monja desnuda
Soy Mahoma
Hasta destruir un alminar
Soy Judas
Hasta crucificar a un apostata
Soy un impío
Hasta lapidar a un creyente
Soy negro
Hasta echar a un negro por la hampa
Soy homo
Hasta castrar a un hermafro
Soy sudor
Hasta explotar a un basurero
Soy apóstol
Cuando apuntas con el dedo al otro
Y tú eres NADA
Sin mi corazón humano.
Bejaia, Argelia, el 19 de marzo de 2012 - Poema de Barek Abas traducido por Rénia Aouadène
Les Yeux du Sud
Sharbat Gula est la Jeune fille afghane captée par la lentille de Steve McCurry en 1984, dans un camp de réfugiés du Pakistan. 17 ans plus tard, le photoreporter a retrouvé « l’enfant » au regard si perçant. Photo Steve McCurry
Ils maigrissent en jaunissant
Dans les rôts de ta suralimentation
Les yeux de la faim
Ils flétrissent en s’évaporant
Dans les clapotis de tes piscines
Les yeux de la soif
Ils rougissent ensanglantés
Dans la chaleur de ton nucléaire
Les yeux du froid
Ils meurent sans molécules
Dans ta pharmacologie cupide
Les yeux du sida
Ils gouttent de la sueur
Dans tes firmes délocalisées
Les yeux de l’esclavage
Ils se figent terrorisés
Dans les bruits de tes super-armes
Les yeux de la guerre
Ils hoquettent en silence
Dans tes nuits de souillure de chair
Les yeux du viol
Ils miroitent d’illusion
Dans les mirages de ton Amérique
Les yeux des « harragas »*
Ils ne pleurent plus
Ni de rêves d’enfant ni de rien
Les yeux des déshérités
Mais t’accusent de ce regard
Qui pourrait être le tien demain
Les yeux de ta bonne conscience
*harragas : Emigrés clandestins qui souvent périssent en mer.
La mort du poète
A Tahar Djaout,
A tous les artistes et intellectuels assassinés dans le monde
Ils débarquèrent tout noir
Dans le silence de la nuit noire
Ils fracassèrent la porte
Les tiroirs le lit et les cendriers
Ils prirent ses crayons noirs
Ses feuilles noircies et blanches
Ils enchainèrent ses bras frêles
Et baillonèrent sa grande gueule
Ils repartirent tout noir
Dans le fracas de la nuit noire
Et s'arrëtèrent dans une forêt noire
Un corbeau rodait déjà dans le noir
Ils coupèrent d'abord ses doigts
En premier les index qui accusent
Ils crevèrent le vert de ses yeux
Quand le désespoir est leur vision
Ils coupèrent sa langue NON
Quand la meute ne hurle que oui
Ils percèrent ses tympans sourds
A leur musique de bruits de botte
Ils arrachèrent son coeur palpitant
Violet d'amour qu'ils ne connaaissent
Puis dans la terreur de la nuit noire
Ils fracassèrent son cerveau lumière...
Des milliards d'étoiles jaillirent
Tourbillon spiral dans le ciel noir
Et depuis ce jour scintillent les étoiles
Dans la beauté des nuits noires
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