Rabah Belamri
Rabah Belamri, nacido el 11 de octubre de 1946 en Bougaa en la región de Setif en Argelia, y fallecido el 28 de de septiembre de 1995 en París, fue poeta y escritor argelino.
Rabah Belamri perdió la vista en 1962 (año de la independencia de Argelia). Después de graduarse en la escuela secundaria en Setif, en la Escuela de Jóvenes Ciegos de El Biar (Argelia), en la Escuela Normal de Profesores de Bouzareah y en la Universidad de Argel, llegó a París en 1972, donde escribe una tesis doctoral sobre la obra de Louis Bertrand, espejo de la ideología colonial que fue publicado por la Oficina de Publicaciones oficiales Universitaires (OPU) en 1980. Adquirió la nacionalidad francesa.
Es autor de varios libros de poemas, cuentos y novelas inspiradas en su infancia argelina. Fue entusiasta de la obra de Jean Sénac a la que dedicó un ensayo y consideró como un guía.
Murió el 28 de septiembre de 1995 en París consecuencia de una cirugía, dejando su obra inacabada.
tu as peur
à l’orée de l’oubli
gazelle
ta course me traverse
dans un déluge de sable noir
(Rabah Belamri)
Bibliographie:
L'Œuvre de Louis Bertrand, miroir de l'idéologie colonialiste, Office des Publications Universitaires, Alger, 1980.
Les Graines de la douleur, contes populaires, Publisud, Paris, 1982, 110 p.
La Rose rouge, contes populaires, Publisud, Paris, 1982.
Le Soleil sous le tamis, récit d'enfance, Publisud, Paris, 1982, 316 p.
Chemin de brûlure, poèmes, dessins de Hamid Tibouchi, Éditions de l'Orycte, Paris, 1983.
L'Oiseau du grenadier, contes, proverbes et souvenirs d'enfance, Castor poche, Flammarion, Paris, 1986.
Le Galet et l'hirondelle, poèmes, l'Harmattan, Paris, 1985, 108 p.
Proverbes et dictons algériens, L'Harmattan, Paris, 1986.
Regard blessé, roman, Gallimard, Paris, 1987, Prix France-Culture 1987; Folio, 2002.
Jean Sénac: entre désir et douleur, essai, Office des Publications Universitaires, Alger, 1989.
L'Olivier boit son ombre, poèmes, couverture et illustrations de Pierre Omcikous, eau-forte de Abdallah Benanteur, Edisud, Aix-en-Provence, 1989, 104 p.
L'Asile de pierre, roman, Gallimard, Paris, 1989.
L'Ane de Djeha, L'Harmattan, Paris, 1991.
Femmes sans visage, roman, Gallimard, Paris, 1992 (Prix Kateb Yacine)
Pierres d'équilibre, poèmes, Le Dé bleu, 1993.
Mémoire en archipel, souvenirs d'enfance, Gallimard, Paris, 1994.
Chronique du temps de l'innocence, Gallimard, Paris, 1996.
Corps seul, Gallimard, Paris, 1998.
Poema inédito
tu grito madre
guerrera de eternidad
durmiendo en mi garganta
yo construía en su olvido
un claro jardín
cuando una espina en mi frase
sacudió sus párpados
oh mantén cerrados los ojos
permanece en tu noche el guardián de quimeras
no invadas la página de la saliva amarga
Poème inédit
ton cri ma mère
guerrier d’éternité
dormant dans ma gorge
je bâtissais dans son oubli
un jardin clair
quand une épine de ma phrase
a effleuré sa paupière
oh maintiens ton regard clos
demeure en ta nuit gardienne de chimères
n’envahis pas la page d’une salive amère
La traducción corre a cargo de Gustavo Osorio.
http://circulodepoesia.com/2017/05/poesia-argelina-contemporanea/
Al borde del párpado
Cada vez que me traspasas
abandonas en los huesos una flor seca
soy un país cubierto de tus signos
pero juego a confundir tu nombre
tirando en el eco de tus barrancos
mis frases temblorosas
tal vez estés sentada justo al borde del párpado
reclinada en mi única lágrima
(Trad: Colette)
Au bord de la paupière
Chaque fois que tu me traverses
tu abandonnes sur les os une fleur sèche
je suis un pays jonché de tes signes
pourtant je joue à brouiller ton nom
jetant à l'écho de tes falaises
mes phrases tremblantes
peut-être es-tu assise juste au bord de la paupière
adossée à ma seule larme
Poème de Rabah Belamri extrait de “Pierres d'équilibre” p. 26
Invierno árabe
Comimos
Nuestra pasión en hierba
Así como nuestra sangre
Así como nuestro muerto
Pero allí dónde el cardo
La vigilancia(víspera)
En los pliegues(sobres) del sueño
La abeja elabora
Una esperanza de Hespérides
Vendrás Atlas
De infrangible dolor
Vendrás
Sobre la mascarada
Volcar los cielos
De un golpe de hombro
Y la pupila nacida
Además de mirada
Enunciará
La renovación del arabesco
Camino de quemadura, Rabah Belamri
http://webcache.googleusercontent.com/
Rabah Belamri, d'origine Algerienne, est né le 11 octobre 1946 à Bougaâ, dans l'actuelle wilaya de Sétif en Algérie. Il perd la vue en 1962 (année d'indépendance de l'Algérie). Après des études au lycée de Sétif, à l'Ecole des jeunes aveugles d'El Biar (Alger), à l'Ecole normale d'instituteurs de Bouzareah et à l'Université d'Alger, il arrive en 1972 à Paris où il soutient un doctorat sur l'œuvre de Louis Bertrand Miroir de l'idéologie coloniale qui fut oublié par l'Office des Publications Universitaires en 1880. Il acquiert la nationalité française.
Il est l'auteur de plusieurs recueils de poèmes, de contes et de romans inspirés par son enfance algérienne. Il fut touché par l'œuvre de Jean Sénac à qui il consacra un essai et qu'il considérait comme un guide.
Il meurt le 28 septembre en 1995 à Paris la suite d'une intervention chirurgicale, laissant son œuvre inachevée.
2e poème inédit
1
cette nuit
la mer manque de tendresse
horizon de roches
afflux de rouille dans les membres
le pêcheur s'épuise à capter son visage
si près de l'abîme
2
les terrasses du sommeil basculent
l'écume se fait banquise
je reviens néanmoins contre ta hanche
dénudé par la rumeur de l'aube
3
même le ciel des prophètes prend feu
à ta crinière
ô Boraq de désir
tes ailes bleuies d'audace
inversent l'oeil de la mort
4
ce matin
l'île penche sous son poids de lumière
une fillette court sur la dalle des prières
je reçois les embruns de son rire
Poésie mise à nu
Rabah Belamri, dont j’ai cité plusieurs passages de son émouvant recueil, « l’Olivier boit son ombre », rend hommage à un autre auteur algérien; Abdelmadjid Kaouah
C’est une poésie de la mise à nu,
vibrante de douleur, de refus, de désir
et d’espoir.
Chaque poète a néanmoins élaboré
son propre langage
pour saper l’ordre de la mutilation
et nommer les horizons possibles.
Nous sommes dans « le verbe en chaleur».
l’olivier boit son ombre – 01
à Yvonne
ni la neige
ni les planètes captives de ta voix
n’apaisent mes syllabes
j’habite dans le miroir et j’appelle
toute ombre qui bouge sous la paupière
pas à pas
le muscle à sa brûlure
j’avance
dans le silence du jour
la main sur ton épaule
une source
une croix
la prière au bord de l’abîme
midi au cœur
J’avance
Sur la trace du poème
l’olivier boit son ombre – 02
et ce matin
la neige rernplissait le chemin les herbes
et l’arôme du café les ombres se taisaient la rose noire dormait entre ses chiens
encore la nuit
le silence nous serre les lèvres
la pierre de la peur est déjà dans le ventre
quelle main mettra en place le jour quel pied donnera le gué
les chiens se taisent l’attente franchit le rempart
jubilation
de l’autre côté la terre dresse ses mâts
les pirates du soleil dansent sur la grève
l’olivier boit son ombre – 03
il est des mains
si mangées par l’ombre
qu’elles ont oublié la prière des étoiles
il est des pierres habitées par une rumeur d’herbe
qui attendent la pluie
il est un poème plus vaste que la Nuit du Destin
l’olivier boit son ombre – 04
à Claude Krul-Attinger et à Zakarya Tamer
l’enfant rit toi qui appelles la mer
tu sais son cœur est un oiseau qui se balance
entre la tendresse des mots une aile bleue
une aile verte la rose et l’étoile l’accompagnent
l’enfant rit son ombre danse
mais un jour le roi de l’étendard noir décrète
le rire blasphématoire
on frappe le poème le cœur éclate en gerbes de soleil
l’oiseau s’envole le rire de l’enfant dans la gorge
sur l’herbe danse toujours une ombre d’étoile et de rose
l’olivier boit son ombre – 05
tu as surgi des blés dans ma rocaille tu as marché
est-ce mon image
une ancienne douleur de nuit
ce rêve au visage cloué
j’ai suivi tes pas et la route n’était plus qu’une planche
sans titre
sur l'autre rive
tu vois un arbre mort
son ombre ouvre dans l'eau
un abîme de lumière
sept serpents noirs gardent sa mémoire
tu poses une main sur ta bouche
et tu passes avec le fleuve
rêvant d'orage et de crue
Pierres d'équilibre
le dé bleu
sans titre
ce matin dans le jardin
le figuier est couché face contre terre
ses racines ont ouvert un ossuaire
près de la haie de ronces un cheval dort
entré avec l'aurore
Belle-Ile,
3 août 1985
L'olivier boit son ombre
Edisud, 1989
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