Pernette du Guillet
(1520-1545)
Pernette du Guillet. 1520 en Lyon (Francia) - 7 de julio de 1545, Lyon (Francia). Fue una poeta francesa del siglo XVI. Pertenece a la llamada Escuela Lionesa, junto al que fue su maestro Maurice Scève y la bella cordelera, Louise Labé, entre otros.
Pernette du Guillet recibe una educación muy cuidada, y habla italiano y español. A los dieciséis años es discípula de Maurice Scève al que inspira para su obra más conocida, Delia. Se trata de un amor imposible, pues Pernette está prometida al señor Du Guillet, con el que se casará en 1538, pero servirá de inspiración para los versos de Pernette.
Su muerte prematura por una epidemia de peste hace que su obra sea escasa. Se trata de un volumen publicado en el mismo desorden en que fue hallado por su marido a su muerte, Rimas de Pernette du Guillet (Rymes de gentille et vertueuse Dame de Pernette du Guillet, lyonnoise), en el que habla de su amor imposible hacia su maestro, Maurice Scève.
A los dieciséis años es alumna de Maurice Scève, el representante más ilustre de la escuela poética de Lyon. Es ella quien inspira la célebre obra Délie, objet de plus haute vertu. Pero el amor entre Scève y Pernette no puede consumarse: ella está comprometida y contrae matrimonio en 1538. Muere a los veinticinco años, víctima de la peste. Antoine du Moulin, un erudito contratado por su esposo, examina y clasifica los papeles dejados por la difunta. Encuentra numerosos poemas y los edita respetando el relativo desorden en que se encontraban.
Rima xv
Para contentar a quien me atormenta,
Buscar no quiero remedio a mi tormento:
Pues viendo que con mi mal él se contenta,
Contenta estoy de su contento.
Ryme xv
Pour contenter celui qui me tourmente,
Chercher ne veux remède à mon tourment:
Car, en mon mal voyant qu’il se contente,
Contente suis de son contentement.
À qui plus est un Amant obligé
À qui plus est un Amant obligé :
Ou à Amour, ou vraiment à sa Dame ?
Car son service est par eux rédigé
Au rang de ceux qui aiment lauds, et fame.
À lui il doit le coeur, à elle l'Âme,
Qui est autant comme à tous deux la vie ;
L'un à l'honneur, l'autre à bien le convie ;
Et toutefois voici un très-grand point,
Lequel me rend ma pensée assouvie :
C'est que sans Dame Amour ne serait point.
(Rymes XXIV)
A un sot rimeur, qui trop l'importunait
d'aimer
Tu te plains que plus ne rimasse,
Bien qu'un temps fut que plus aimasse
À étendre vers rimassés,
Que d'avoir biens sans rime assez :
Mais je vois que qui trop rimoye
Sus ses vieux jours enfin larmoye.
Car qui s'amuse à rimacher
À la fin n'a rien à mâcher.
Et pource, donc, rime, rimache,
Rimone tant et rime hache,
Qu'avecques toute ta rimaille
N'aies, dont tu sois marri, maille :
Et tu verras qu'à ta rimasse
Comme moi feras la grimace,
Maudissant et blâmant la rime,
Et le rimasseur qui la rime,
Et le premier qui rimona
Pour le grand bien qu'en rime on a.
Et tu veux qu'à rimaillerie
Celui qui n'aura maille rie ?
Je te quitte, maître rimeur,
Et qui plus a en sa rime heur,
En rime lauds, en rime honneurs,
Ensemble tous tels rimoneurs.
(Epître II)
Aucuns ont dit la Théorique
Aucuns ont dit la Théorique
Étre devant que la Pratique :
Ce que bien nier on pouvait.
Car qui fit l'art, jà la savait,
Qui est un point qu'un Sophistique
Concéderait tout en dormant :
Quant à moi je dis, pour réplique,
Qu'Amour fut premier, que l'Amant.
(Rymes XLVI)
Coq-à-l'âne
Ami, je n'ai Laquais, ni Page,
Qui bien sût faire mon message,
Ne telle chose raconter
Que me sens au cerveau monter
En cette plaine, et bel espace.
Mon Dieu, comme le monde passe
En oisiveté par simplesse !
Ne voit-on point tant de sagesse
Que le plus fol demeure maître ?
Il n'y a rien si beau, que d'être
Auprès de quelque beau donneur.
Serait-ce pas grand déshonneur
De la laisser ainsi pucelle ?
Je ne dis pas que ce fût elle
Qui m'a donné l'occasion.
Cherchons autre occupation
Pour parvenir à la légère :
Car volontiers une étrangère
Sera toujours la mieux venue,
Pour autant que, quand elle est nue,
Elle change d'accoutrement :
Comme celui qui point ne ment,
Quand il s'excuse sur un compte.
Nul n'est tenu de rendre compte -
Après la paye - du reçu.
Ô qu'il est bien pris, et déçu,
Le doux Pigeon aux Tourterelles !
Laissons cela : ce sont querelles
Que les Grecs eurent aux Troyens.
On ne vit onc tant de moyens
Depuis que le tabourin sonne.
Qui saurait comme l'eau de Saône
Fait le beau teint aux Damoiselles,
Tant de peine ne prendraient celles
À distiller pour se noircir -
Je voulais dire : à s'éclaircir -
Leur blanche et délicate peau.
À mal juger ne faut appeau :
Puis qu'on n'en paye que l'amende :
Celui qui me doit, me demande !
Mais c'est chose par trop notoire,
Que l'on nous peut bien faire croire,
Qu'une robe faite à l'antique
Ne montre le corps si étique,
Bien qu'il soit un petit trop juste
Pour courtisaner à la buste.
Mais j'en croirais plus tôt la preuve
De son ami, quand il la treuve
Sur le fait de la piperie.
C'est ce qui perd la confrérie
De saint Amour, qui nous surprend,
Puis qu'en lieu de donner on prend.
Or à Dieu donc, lâche journée,
Puis qu'elle est jà tant séjournée,
Que l'on n'en corne plus la prise :
Tant y va le pot qu'il se brise,
Qui nous fait après bon métier.
S'elle savait bien le métier,
On ne craindrait point le danger
De ce plaidoyeur étranger :
Mais qu'on le plume sans mentir
Avant qu'il le puisse sentir.
(Épître I)
La fortune envieuse
La fortune envieuse,
Voyant mon jour passer,
De la nuit est joyeuse
Pour me faire penser
Vrai ce que le Ciel dit
Pour se mettre en crédit.
Mais savoir n'ai envie
Des Planètes le cours
Pour connaître ma vie,
Ayant autre discours :
Car tant que je verrai
Mon jour, je ne mourrai.
Ne trouve point étrange,
Si, quand ne le puis voir,
Je me trouble, et me change,
Tant qu'il me faut douloir
Du mal, que mon coeur sent,
Quand de moi est absent.
Ce que j'y suis tenue
Ne me fait tant l'aimer,
Que sa vertu connue
Me contraint l'estimer,
Par son los tant requis,
Qui m'est honneur acquis.
Sa grâce accompagnée
Plus qu'à nul j'ai pu voir :
Par quoi pour lui suis née,
D'autre je n'ai vouloir :
Les Dieux pour moi l'ont mis
Au bout des vrais amis.
Ô amitié bien prise,
Que j'ai voulu choisir
Par vraie foi promise,
Qui mon coeur vint saisir,
Quand honneur s'allia
Au bien, qui nous lia !
Ma fortune accomplie
En mon heureux séjour
De plaisir fut remplie,
Quand j'aperçus mon jour :
Qui bien connu l'aura,
Mon ami aimera.
Heureuse destinée
En mon heur apparaît,
Ne sachant femme née
Qui peut, ne qui saurait
Éviter la moitié
De sa noble amitié.
D'être d'autres requise
N'y veuillez point venir :
Car je suis tant apprise
Que j'ai pour souvenir
La grandeur de son coeur
Être du mien vainqueur.
Et si je n'ai la grâce
Pour mériter d'avoir
Ce bien, et qu'on pourchasse
De le me décevoir,
Ma fermeté fera
Qu'il se contentera.
(Chanson IV)
CONSTELACIÓN DE POETAS FRANCÓFONAS DE CINCO CONTINENTES (DIEZ SIGLOS)
Selección, traducción y notas de Verónica Martínez Lira y Yael Weiss
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