Paul-Marie Lapointe
Lac-Saint-Jean, Québec, Canadá 1929 - Montreal, 2011. Lapointe pone la luz contra las cuerdas. En un incesante esfuerzo por encontrar respuestas en el paisaje, desteje la nieve, el cielo y la montaña para encontrarse adentro, palpitando. Miembro fundador de la revista Liberté en 1959, entre las distinciones a su obra se encuentran el Prix Gilles-Corbeil, el Prix Léopold Sedar Senghor, el Prix littéraire de La Presse y el Prix de l'International Poetry Forum. Es además Doctor Honoris Causa por la Universidad de Montreal (2001).
Obra:
Paul-Marie Lapointe (ill. en couverture : reproduction lithographique d'un dessin de Pierre Gauvreau), Le Vierge incendié, Saint-Hilaire, Mithra-Mythe, coll. « Poèmes », 1948, 20 cm, 106 f.
Paul-Marie Lapointe (préf. Pierre Nepveu), Le Vierge incendié, Montréal, Éditions Typo, 1998, 17.7 X 10.6 cm, 192 p. (ISBN 2892951542 et 9782892951547, présentation en ligne)
Suivi de Nuit du 15 au 26 novembre 1948.
(en) Paul-Marie Lapointe (trad. Jean Beaupré et Gael Turnbull — Édition bilingue), Six Poems, Toronto, Contact Press, coll. « A Mimeograph », 1955.
Paul-Marie Lapointe, Choix de poèmes : Arbres, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Les Matinaux » (no 12), 1960, 20 cm, [35] p.
Paul-Marie Lapointe (ill. cinq sérigraphie de Roland Giguère), Arbres, Montréal, Éditions Erta, 1978, 40 cm x 29 cm; [23] p.; [5] f. de planches : ill. en coul.
Édition de luxe, tirage limité à 77 exemplaires signés par l'auteur et l'illustrateur.
Paul-Marie Lapointe, Pour les âmes : Poèmes, Montréal, Éditions de l'Hexagone, 1966, 19 cm, 71 p.
Paul-Marie Lapointe (préf. Robert Melançon), Pour les âmes, précédé de Choix de poèmes Arbres, Montréal, Éditions Typo (no 77), 1993, 18 cm, 118 p. (ISBN 2892950899).
Paul-Marie Lapointe, Le Réel absolu : poèmes 1948-1965, Montréal, Éditions de l'Hexagone (1re éd. 1971), 19 cm, 270 p. (ISBN 9782890060982)
Paul-Marie Lapointe reçoit le prix du Gouverneur général 1971 (transmis le 29 février 1972), pour ce recueil8.
Paul-Marie Lapointe, Tableaux de l'amoureuse, suivi de Une, unique; Art égyptien; Voyage & Autres poèmes, Montréal, Éditions de l'Hexagone (1re éd. 1974), 19 cm, 101 p. (ISBN 9782890061064)
Paul-Marie Lapointe (ill. lithographies de Gisèle Verreault), Bouche rouge, Outremont, L'Obsidienne, 1976, 16 cm, [18] f.; [14 ] f. de planches : ill.
Édition de luxe, tirage limité à 100 exemplaires signés par l'auteur et l'artiste.
(en) Paul-Marie Lapointe (trad. D. G. Jones, préf. D. G. Jones), The Terror of the Snows : Selected Poems, Pittsburgh (Pennsylvanie, États-Unis), University of Pittsburgh Press, coll. « Pitt Poetry Series », 1976 (ISBN 0822952742).
Paul-Marie Lapointe (ill. Betty Goodwin), Tombeau de René Crevel, Outremont, L'Obsidienne, 1979, 28 cm, [1] f. de pl. : ill., 93 p. (ISBN 2920118013)
Édition de luxe, en cahiers dans un emboîtage; tirage limité à 300 exemplaires : 27 exemplaires illustrés de 7 gravures originales de Betty Goodwin, numérotés à la main et signés par l'auteur et l'artiste, et 273 exemplaires comportant le texte de l'ouvrage et un dessin de l'artiste et signés par l'auteur.
Paul-Marie Lapointe, Écritures, vol. 1 et 2, Éditions de l'Hexagone (1re éd. 1980, Outremont, L'Obsidienne) (ISBN 2920118005 et 9785890060105)
Première édition de ce recueil « écRituRes » : tirage de 1000 exemplaires, en 2 volumes, dans un coffret illustré par Gisèle Verrault. L'édition de luxe comprend 9 encres en couleurs ([4] f. de planches dépl. dans le t. 1, et [5] dans le t. 2) de Gisèle Verreault et les pages de garde de ces exemplaires - reliées toile par Vianney Bélanger - sont ornées de 4 encres de l'artiste. Une autre édition de luxe comprend seulement la reliure toile et les encres aux pages de garde — Édition de luxe limitée à 50 exemplaires et édition de luxe illustrée de 9 encres en supplément, limitée à 40 exemplaires, tous signés par l'auteur et l'artiste. Édition courante : 900 exemplaires.
(en) Paul-Marie Lapointe (trad. D. G. Jones), The 5th Season, Toronto, Exile Editions, 1985, 23 cm, xiv, 97 p. (ISBN 0920428878).
Paul-Marie Lapointe, Le Sacre : Libro libre para tabarnacos libres. Jeux et autres écritures, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Poésie », 1998 (ISBN 2890065855 et 9782890065857).
Paul-Marie Lapointe, Espèces fragiles, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Poésie », 2002 (ISBN 2890066827 et 9782890066823).
Paul-Marie Lapointe, L'espace de vivre : poèmes 1968-2002, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Rétrospectives », 2004, 19 cm, 634 p. (ISBN 2890067246).
Barca fúnebre
barca fúnebre
sin remos
con el muerto extendido en una mesa baja
(un muerto pequeñito que es un todo frágil y sin duda un niño)
sobre el que se elevan los inmóviles brazos de las plañideras
bajo el palio con dos pájaros en ángulo
los demás se hallan postrados
¿siete parientes? ¿siete esclavos?
inclinados hacia el punto central que es el yacente
únicamente
uno de los personajes entregado al dolor
¿él mismo contemplando al muerto?
se lleva al corazón la mano izquierda
(en esta escena petrificada para la eternidad o para el viaje)
el brazo derecho cuelga rígidamente
ligeramente separado del cuerpo
es el brazo de un hombre sobrecogido de espanto
cuatro barqueros
a quienes los siglos privaron de sus remos
se mantienen de pie
tres de ellos miran la proa de la barca
¿señalada por los pies del muerto?
el cuarto
vuelto hacia la parte posterior
es sin duda el que se encarga del timón
de nuevo en la proa de la barca
una mujer de espaldas contra el mástil
¿resueltamente apartada de la escena
aún cuando está abatida?
mira a lo lejos
con los brazos colgantes
como alguien que
terminado el profundo desconsuelo
encuentra otra vez la tierra
Traducción: Glenn Gallardo
QUEL AMOUR?
rien
ni fleuve ni musique ni bête
rien ne me consolera jamais de la misère
du sang versé par les hommes
de la tristesse des enfants
de la faiblesse des mères
ni fleur ni mort ni soleil
autour de nous la ville
succombe à l’attrait de la mort
une mort à la pointe d’argent
une mort de papier vil agenouillé
une mort dans l’âme
quel arbre quelle fleur
quel amour oh! quel amour
nous guérira de ce mal?
quel enfant ce qu’il sera demain
quel espoir audace des solitudes
nous apprendra la façon de vivre
et que tout en soit changé?
pour que l’oiseau batte dans les cœurs
la musique dans les villes
pour que l’homme naisse de la bête
la bête de la montagne
pour que surgisse de la mort le soleil
hommes je vous le prédis
les fleurs seront permises
les arbres paumes innombrables ouvertes
à la caresse
les oiseaux nicheront dans les yeux des filles
les chansons
et tout sera changé
comme on l’avait espéré
dans la solitude de nos amours
GRAVITATIONS
le corps se divise pour le plaisir
et la satisfaction
ainsi est cette âme
les objets se convoitent
les uns les autres
ainsi le corps se tend
il est l’arc de l’indienne
sa plus tendre peau
le tam-tam le plus sonore
nous écoutons passer les ancêtres sous la terre
leurs attelages
et leurs convois de plumes
(guerriers occis, ossements d’une faim sans maïs, la
neige pousse, blanche comme un peuple, saisons
arquebuse invasion sans terre)
artifices
nous saluons la tristesse des deux mains
aussi fort que porte le soleil
il est noir il a soif
sa délicatesse est explosive
il réchauffe une planète aux cratères amers
comme des bouches
et délicats comme la fonte des neiges
les visages s’allument
leur cire brûlera toute la nuit
ainsi la ferveur
terre pelée où l’insulte est fleur et lac
*
je dormais dans le blé
les minéraux s’agitaient tendrement
au nord
les lemmings contentaient savamment la mer
sans leur tristesse la disparition des espèces avait la
minceur d’un suicide tout collectif soit-il
*
la forme de l’oraison nous réunit dans les îles
là nous aimerons les soleils
quelle mer aussi chaude aussi sauvage que
ton corps!
nous l’aimerons
adversaires de la mort
tu dormiras dans mon épaule population
là que le chant s’éraille
et le gémissement
nous posséderons les travaux
le cœur s’émaille dans l’émoi
ô végétation ô lumière
fécondation des espèces
il s’agissait d’une lune où s’enracinaient des délires et
des corps sans quoi le mouvement du silence
n’entourait plus ses astres
ingrate constellation
*
là j’immobilise une terre quelconque
ses hommes de peine l’engrais sans langue
l’épuisement des rivières
l’érection monumentale des villages
un glas y sonne
perpétuel et jaune
à la façon des
tournesols
*
je suis l’angoisse
le noir et le poli le rose et le coton l’enfant qui
sourd de la cuisse à la fin des années
devant lui s’étend l’immense terre
(le seigneur lui-même n’a point commis ce crime qui
de la poitrine tira sa fille et la fit m’aimer)
je suis l’angoisse
car la parole s’évade
entre les membres passe le vent
entre les pierres les larmes et les cris
ou simplement le dessein d’étreindre la mort
je suis l’angoisse
je fabrique mes villes
et mes moissons
veillez aluminium et nucléaire
sur moi sur nous
*
ainsi
nous nous fîmes ennemi des parallèles
été de proie
saison maléfique et d’une clarté funeste
l’obscénité prenait corps et âme
favorable au silence
été de proie
en elle-même tournait la mer
rebrassant ses poissons ses cargos
le ciel allait fondre griffes ouvertes
en piqué sur les filles sur les villes
les forêts s’abandonner au pillage
il n’était question que d’animaux et de feu
été de proie
quand s’allume le brasier des récoltes
quand s’agitent les minéraux
quand l’eau quitte la mer
*
nous nous fîmes délégué du silence
à regarder de façon perverse les aurores et les couchers,
aussi loin que porte le message de la ligne
inter-mondes, comme des jambes les plus
délicieuses
et l’éternel
nous le saluâmes
LE TEMPS TOMBE
(la terre nous menace
au coin de la rue, chaque midi, le même
visage repu
l’assurance des défilés
les fanfares
et le trou au cœur de tous les morts…)
le temps tombe
famille giboulées passereaux
le temps tombe
une tribu perdue remonte à la surface
enfants des pyramides du soleil
amphores de poussière maïs et
fourrures
falaise des morts
(falaise comme ruche d’où s’envolent
les âmes gorgées des nécrophages
les blancs)
famille stupéfaite
le temps tombe
abénaki maya nègre de birmingham
âmes civiles de mes morts sauvages
colère inhumée dans le fumier des
chevaux de proie
dans la connaissance des soldats et des
saints
dans les frégates armées
pour la pâmoison d’une infante et le pathos
d’un hommage au soldat
inconnu
le temps tombe
dans le mois du saumon s’installent
les villages les mairies
les pêcheurs à la ligne
les capitales polies de main de mort
le temps tombe
galères négriers
atahullpa
sauvages présents
anéantis
(cendrillon palpite dans la soie ses
trois repas son prince
ô sommeil tranquille
planète ronde où s’étreignent les
maisons conformes
au jour le jour vienne le repos définitif)
le temps tombe
les petits hommes de préhistoire
circulent
entre les buildings
dans la pluie chargée de missiles
le temps tombe
espèce satisfaite
FRAGILE JOURNÉE DE MICA
fragile journée de mica où pourrissent les flaques
anémones d’un hiver soleil désirable
père les copeaux te peuplent
une rivière aux poissons durs
des hirondelles croix fichées dans le cœur
des villages
les feuilles ne sont plus
mais par le bois que tu ordonnes
mais par les villes allumées
où allons-nous?
le métal s’effrite dans la lumière
terreau vorace pour annuler les corps
et la mémoire même
poussière du bois poussière du feu ta cécité veille
menuisier qui vas mourir
les compagnons tressent des cordes
ô navire pendu haut et court
amours bercés si la nuit ne les arrache et ne les jette
claironnants dans le soleil
ancêtres et vifs
futiles époux des golfes et des caps d’où les mères
allaient enfanter le temps pour le perdre
pour les enfants coffrés par l’espoir
les artères de la malédiction suppliaient la nuit
noire de les nouer de les tordre de les
trancher
pour les enfants à la tâche de la rage
les coffres cumulaient les patiences bêtes à la
gorge tranchée résignations peuples à genoux
pour les enfants délivrés de leurs mères
les autels croassant immobiles avec des menaces
tombales des chèvrefeuilles et les pensées
longtemps entretenues par des mains pieuses
parmi les pierres
pour les enfants livrés à eux-mêmes
pieds et poings liés les capitaux les lois
bouches cousues lames condescendantes
servilités
ton souffle retiré tentative quotidienne
d’apprivoiser la mort
comme d’annihiler la terre
(le plongeur caresse ainsi – provoque – la
tentation d’être possédé par l’eau définitive
ou de franchir interminablement l’espace,
démembré, muet, jusqu’à ne plus être)
mais les membres pour crier
pour terrasser l’acier
mais les membres pour aimer
où allons-nous? haie de cèdre maisons chaudes
peaux des amants qui frissonnez au vent des astres
parmi les terres possédées
les maîtres vous admirent
ainsi qu’une porcelaine
leur caprice vous annule
les voix sont terrées
les plaintes suffoquent de jour en jour plus opaques
et vaines
bientôt le silence ne sera plus que le cri du premier
de tous les morts
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