Jure Potokar
Jure Potokar es un poeta y traductor esloveno nacido en 1956.
Estudió literatura eslava en la Universidad de Ljubljana. Fue crítico musical y traductor en Ljubljana.
Una selección de sus poemas también apareció en traducción al inglés. Tradujo una serie de libros en inglés, incluyendo poetas americanos Henry Miller, Leonard Cohen, Bret Easton Ellis, Gore Vidal, Salman Rushdie, Jack Kerouac, James Graham Ballard, Richard Flanagan, Jonathan Franzen y LeRoi Jones.
Colecciones de poemas
Po srednji šoli je vpisal študij slovenistike na filozofski fakulteti, obenem pa začel aktivno delovati v literarni sekciji Študentskega kulturnega centra (ŠKUC) in na radiu Študent, za katerega je pisal predvsem o glasbi.
Leta 1980 pri ŠKUC-u izdal prvo pesniško zbirko Aiton, dve leti kasneje pa v Pesniškem almanahu mladih objavil drugo zbirko Pokrajina se tu nagiba proti jugu (MK 1982). Pri isti založbi sem objavil še dve pesniški zbirki Ambienti zvočnih pokrajin (1986) in Stvari v praznini (1990).
S prevajanjem se je začel ukvarjati že med študijem. Prevajal je za radio Študent in radio Slovenija (sodobno ameriško in angleško poezijo in prozo, npr. Amiri Baraka, Langston Hughes, Patti Smith, Howard Nemerov, Leonard Cohen itd.), kasneje pa se je prevajanju posvetil profesionalno. Doslej je prevedel okoli šestdeset knjižnih naslovov, med drugim je sodeloval pri Antologiji ameriške poezije XX. stoletja in pri Antologiji angleške poezije (CZ 1986 in 1996), prevedel tri pesniške zbirke Josipa Ostija (Barbara in barbar (Obzorja 1990), Sarajevska knjiga mrtvih (DZS 1993) in Salomonov pečat (Mihelač 1995) in pripravil izbor pesmi nigerijskega pesnika Niyija Osundareja (Zgovorno darilo, CZ 2004).
Prevedel je vrsto poljudno-strokovnih in strokovnih knjig, kot so npr. James Rachels Pravica do smrti (CZ 1987), zbornik Smrtna kazen (CZ 1989), Oxfordova enciklopedija zgodovine (Od pradavnine do 19. stoletja) (DZS 1993), Vrhunci likovne umetnosti (CZ 1994) Atlas svetovne literature (CZ 1999), M. T Clanchy Abelard: človek v srednjem veku (Znanstveno in publicistično središče 1999), Tariq Ali Spopad fundamentalizmov (Znanstveno in publicistično središče 2001), Richard A. Posner Pravo in literatura (Pravna fakulteta in CZ 2003), Don Campbell Mozart za otroke (Tangram 2004) in Nenavadno potovanje profesorja Karitata (Sophia 2004).
Prevedel je tudi vrsto proznih leposlovnih del, kot so Kolos iz Maroussija Henryja Millerja (CZ 1996), Josif Brodski Vodno znamenje (CZ 1996), Leonard Cohen Lepi zgubljenci (MK 1996), Bret Easton Ellis Manj kot nič (MK 1989) in Ameriški psiho (CZ 1994), Ray Charles in David Ritz Brat Ray (MK 1990), Miles Davis Avtobiografija (Tangram 2000), Melvin Burgess Džank (Obzorja 1998), Dama – življenje kuzle (CZ 2004) in Tista reč (CZ 2005), Gore Vidal Myra Breckindirge (CZ 2001), Don DeLillo Beli šum (CZ 2003), J. M. Coetzee V srcu dežele (CZ 2001) in V pričakovanju barbarov (CZ 2005), Salman Rushdie Harun in morje zgodb (DZS 1993) in Satanski stihi (Učila 2005), Jack Kerouac Na cesti (MK 1998; Delo 2005), J. G. Ballard Trk (DZS 1997), Richard Flanagan Smrt rečnega vodnika (CZ 2003), Joža Horvat Molitev pred plovbo (Didakta 2004), Jonathan Franzen Popravki (Beletrina 2005) in Alan Hollinghurst Linija lepote (Učila 2006).
Jure Potokar velja tudi za izrednega poznavalca več zvrsti sodobne popularne glasbe, še posebej jazza in bluesa.
Z založbo Sanje sodeluje vse od njenega začetka, ko je vodil tiskovno konferenco prve izdane knjige te založbe, zbrane pesmi Franeta Milčnskega - Ježka (Preprosta ljubezen, 1997). Kasneje je sodeloval pri več predstavitvah in strokovno svetoval pri posameznih izdajah.
V letu 2005 je sodeloval pri prevajanju knjige Profit pred ljudmi Noama Chomskega, v prvi polovici 2006 pa je za Sanje prevedel odmevni roman Sneg turškega pisatelja Orhana Pamuka.
Eres infinito
Eres infinito en el vacío que llena
tu alma, mudo e incomprensible como un punto
en el horizonte. a veces, a causa de tu mirada
fija, tiemblan enjambres de estrellas y entonces
comprendes que estás parado en el borde donde confluyen
el cielo y la tierra. como en un mapa
medieval. Eres lo suficientemente pequeño para creer
en el orden cósmico y lo suficientemente grande para anhelar
el secreto de las estrellas que llamas soledad.
Traducido por Mariluz Suárez Herrera
Attouchements
Il te reste le corps qui s'est transplanté dans la mémoire. Comme
la maison d'un nomade que les couches du sable couvrent avec une
persistance inaccessible. Amère, à peine visible encore, pourtant
tellement définitive. Tu compteras, par une insoutenable vigilance de
l'ouïe tu percevras peut-être quelquefois le cliquetis de la monnaie sur le
béton et la chute silencieuse de la neige dans une nuit de novembre.
Et tu seras seul dans cette indifférence du temps d'amères couleurs. Où il
n'y a aucune place pour l'ironie, seul entre les odeurs féroces d'antan,
seul et avec pour compagne la pensée de
cet attouchement qui ne sera plus jamais à toi.
Diérèse
Tu te tiens entre deux mondes qui doucement se détachent, ainsi
qu'il a été prédit. Tu tourneras tes yeux à gauche et à droite, vers
l'est et vers l'ouest, et sans rougir tu
franchiras le seuil qui les sépare. Peut-être que pour un moment -
et tu sais de lui qu'il te sera pardonné par les étoiles - avec cette
nostalgie, que la raison ne peut pas réfréner,
tu penseras au croisement qui ne peut pas se répéter. Ensuite tu
seras là où les règlements sont clairs : tu as perdu l'enfance et une partie de
l'âge viril. Tu as perdu l'aspiration fervente, la possibilité
d'accomplissement. Est encore tien le monologue du silence et de la solitude.
***
Ton regard, dans le miroir comme
des rayons froids te pénètre et trace
les voûtes de la solitude. Encore une fois tu méditeras
interminablement sur le fait que de ta vie
s'évaporent, disparaissent les choses aimées
qu'il faut selon l'incompréhensible logique militaire
s'avancer et « courageusement » regarder la mort en face.
La hache de pierre aborigène, la lance gracile
des savanes africaines et l'épée parfaite du samouraï t'attendent.
Borges
Lorsque tu es assis, derrière la table. Borges, qui est à bout de
volonté, toi ou bien le livre qui garde dans ses coutures les menaces
jaunissantes de l'histoire maudite ?
et lorsque tu découvres quelque chose qu'au fond, personne n'avait
jamais vraiment cherché, quand cette idée timide par les
membranes fait se répandre sur le papier
un éloquent mordant quant à une malveillance ancienne (une joie, un
geste généreux ou une pensée, seulement, sur l'existence infâme d'un
marginal poète), alors - dis-nous -
l'intolérance, où demeure-t-elle, en toi ou dans l'histoire?
La poix
Si l'arrondi est un mérite,
aucune raison, alors, qu'existent les verticales,
les réfractions d'agate de nos rêves !
Il est temps alors qu'au feu de la fiction gerantas devienne les
mouvements souples d'un cheval qui fait la traversée de
l'histoire.
ou bien, car la réalité se joue de nous,
tout n'est qu'une illusion, voilà pourquoi nous exsudons
de l'inadaptation, avec son âpre odeur de poix,
dont notre volonté, seule, suscite le mouvement !
Langue
Elle nous absorbe, comme dans le coin obscur d'une boutique une mèche
de lampe absorbe une huile rance ; nous trompe ; rarement nous caresse.
Perçante comme le parfum des orchidées en fleur, par les cloisons elle se répand
jusqu'à nos cœurs et un peu au-delà encore, dans l'existence errante du
caméléon. Langue : une iode sur la plaie bourgeonnante de l'explosion, un
relief sculpté dans le parfum tremblant de la chaleur brumeuse des mois d'été,
et plus tenace, encore, plus fine et plus sournoise. Solitude des heures
pendant lesquelles le dénouement des nœuds en elle dilate les veines sur
nos fronts sillonnés ; sûreté trompeuse du labyrinthe inviolé.
La rouille nous ronge et attaque quand, au retour, tu suintes des lavoirs dans la fontaine.
Le puits
à Gregor Strnisa
Jour après jour, de toute éternité tu te tiens au bord,
tu fixes la profondeur et tu frémis lorsque le corps
se courbe et hésite. L'effroi que tisse le vide est à
peu près palpable, douceâtre et visqueux
comme la mélasse. Ici, tu es coupé de tout, le manque de foi
en la présence de vie là-haut sur les étoiles est émouvant
jusqu'à faire mal. Ce calme inattendu qui nous séduit en se
cachant derrière la surface
miroitante qu'une rame, qui serait plus ferme que
le doute, jamais ne fêle, n'ensanglante,
s'approche de plus en plus, pareil à des rayons de miel
avec lesquelles l'essaim d'abeilles embrasse les lignes d'horizon.
Le samouraï
1
L'air parfumé d'une soirée neigeuse, rude jusqu'à l'amertume !
cette manière dont le regard du samouraï se change en fente, dont
brille, au paroxysme même du coup, la forme d'acier
élancée - alors l'air fond et une giclée doucereuse de peur
éclabousse les yeux - raconte : début janvier, début de la calamité
! dehors, le continent fragile de la blancheur sans traces,
dedans, une indigence d'un blanc encore plus scintillant, couronnes de
fleurs de givre, dont le vocabulaire, avec ses angles, ne peut venir à bout.
Comme une pierre précieuse, l'œil immobile réfracte le spectre lumineux
quand de la pointe du sabre dégringole une larme givrée.
2
Ainsi nu et seul, dans l'entrelacs de l'écorce craquante de la calamité ! de
la pensée qui n'enflamme pas, du désir qui rebondit en lui-même et de la
grâce qui, à elle-même, n'accorde aucun répit.
Une main, nouée de convulsions, qui se cramponne à la poignée du fil
destiné à la scission du monde, à la démarcation nette entre les pronoms,
entre cela qui est connu et perpétuellement dissipe les
chuchotements en un murmure mélodique sans même la moindre
signification, et entre cela qui reste à jamais imprononçable, gommé des
pages de la mémoire, comme sous un système de lentilles
une photo est délibérément brûlée par une main légère.
3
Le samouraï se meurt doucement, comme la splendeur de la soirée ! tel
un relief, il est accroché à la voûte obscure de la mémoire, tout blanc et
seul, avec le goût d'un pèlerinage à travers la gangue
couvrant l'émail du sabre. Son monde est un monde d'énigme, le
monde du piège qu'il s'est tendu à lui-même. Pour lui il n'y a nulle
part de sein, nulle part de lèvres ; après lui reste la calamité,
devant lui, dans un hurlement immense, s'éparpillent des rêves fous. Le
samouraï est une fumée au-dessus du lieu de l'incendie, le cri perçant de
la vipère fusant dans un espace où le cours du temps est arrêté.
O samouraï, tout blanc et seul, et toujours de nouveau de gloire enivré !
No hay comentarios:
Publicar un comentario