sábado, 28 de noviembre de 2015

ABDELWAHAB MEDDEB [17.634] Poeta de Túnez


Abdelwahab Meddeb

Abdelwahab Meddeb (Túnez, 1946 - 5 de noviembre de 2014, París), fue un traductor, locutor, productor de radio, escritor, historiador, poeta y profesor tunecino, residente en Francia.

Padre de Hind Meddeb. Estudió en la Universidad de Túnez y después Letras e Historia del Arte en la Sorbona de París.1 Escritor de varios libros en francés, fue profesor en la Universidad de París X Nanterre, director de la revista internacional Dédale.2

Falleció a los 69 años en París, Francia.

Libros

Son alugnos de sus libros:

1986, Fantasía
1987, Talismán
La enfermedad del Islam.

Premios

2002, Premio Francois Mauriac.
2002, Premio Max Jacob.
2007, Premio Benjamín Fondane.




La tumba de Ibn Arabi (fragmento)

Las ruinas evocan jardines descuidados, el polvo y el refugio de los errabundos. La voz se funde con su eco, mira al hombre de la cueva. La roca es un espejo. Todo está desierto, aguardando a que las nubes viertan lágrimas, a que las flores hablen, griten, pero nadie responde. Las piedras escuchan mi emoción. ¿Cuántas lunas arrojadas en el pozo, cuántos soles salen del olvido? El árbol acaricia el cielo y la tenue chispa detalla la estela de una estrella, relámpago en la alfombra de las sombras nocturnas, en las cabeceras del sur. El viento cepilla el camino como un trueno. Digo un rosario de perlas. Los camellos negros doblan los montes y las colinas, mientras la arena cubre mis huellas en las dunas. Los videntes errantes permanecen a la sombra de los jardines, lejos del calor del verano, que es como la sonrisa de una mujer que descubre la costumbre inveterada de las muñecas, que te invita a hollar caminos vagos, misterios de luz y memoria fugaces, dentro del sentimiento antiguo del corazón. 


El Islam y la Ilustración (fragmento)

El Islam puede ser doblemente asociado con el espíritu de la Ilustración. A mediados del siglo VIII, se concitaron las premisas que derivarían posteriormente, a partir del siglo XIX, en los efectos catalogados con ese vocablo. Entre los años 750 y 1050, los autores gozaron de una sorprendente libertad de pensamiento en relación a su acercamiento al fenómeno religioso. En sus análisis preponderaba la primacía de la razón, en honor a uno de tantos principios básicos de la Ilustración. Este fenómeno tuvo lugar durante un período de efervescencia, de intenso intercambio intelectual que el Islam experimentó poco más de un siglo después de su advenimiento, cuando sus seguidores estaban tratando de desarrollar una tradición capaz de enfrentarse a sistemas de pensamiento mucho más complejos. Fue también una época en la que los neófitos continuaron recordando los sistemas teológicos y las preguntas planteadas por las creencias ancestrales, como el judaísmo, las varias sectas cristianas, el maniqueísmo y el zoroastrismo. Ibn al-Muqaffa (720-756) fue el primero de estos pensadores. Iraní de nacimiento y fuertemente influenciado por el mazdeísmo y las tradiciones maniqueas, fue uno de los primeros en crear la prosa literaria árabe, especialmente mediante la adaptación de fábulas procedentes del universo hindú como Panchatranta o Tantrakhyayka. Llega en su introducción a criticar abiertamente las religiones y a loar la razón. Para él, la moral era independiente de las creencias. A pesar de su multiplicidad, todas las religiones tenían tres tipos de seguidores: Los que heredan la fe de sus padres, los que se vieron obligados a creer y aquéllos que se adhieren a una confesión para satisfacer sus ambiciones mundanas. Señalaba también que pocas personas son capaces de justificar su creencia. 




Blancas travesías (fragmento)

Las lavanderas llegaban a la casa todos los miércoles, día de la semana destinado a la limpieza de los ajuares y prendas familiares. Allí se citaban beduinos de las llanuras y bereberes de las montañas, mujeres con barbillas de color marrón o con la frente tatuada, adornadas con cruces y broches como si hubieran sido dibujados con un palo de grafito. Marcas imborrables e indelebles frente al goteo de cualquier flor húmeda. Frente a enormes cubas de cobre dispuestas en la zona asfaltada que bordeaba el jardín, entre el lavadero y el cobertizo, las lavanderas se dejaban caer con todo su peso, levantando los brazos hacia delante y luego tirando hacia atrás: repetían sus movimientos como en trance hasta que las cubas quedaran vacías en medio del agua azul espumosa y las disoluciones del líquido jabonoso. Al igual que las rizadas boas en la parte inferior de las embarcaciones, las piezas de ropa eran llevadas a secar en la zona trasera de la casa, el patio, adaptado a las villas modernas. Velos, camisas, jebbas, se extendían y sujetaban con pinzas de madera y eran colgadas de alambres de hierro: extensiones blancas que ondeaban al viento, inmaculadas ante la brillante faz del sol, hechas del espectro del arco iris y de la evanescencia de los haces amarillos y rojos, perseguidos por destellos azules y verdes, restos inmateriales donde la mente podría perderse. 


Diamantaire

Pour Edouard Glissant

Fantômes nuées qui traînent
à l’aurore

puissante mer
force sûre
que le roc mesure

vert noir diamant
merles et autres ventrus d’or
si près de la main

l’heure est sainte
s’y insinue le chat chasseur

au-dessus de ses pas
l’oiseau se lève
de juste distance 
hors la portée du bond

ah ! toujours l’air
qui sépare

coups d’ailes
que rompent les doigts
qui pincent le papillon

le duvet s’empreint
dans l’aire qui se donne
à l’encre policière

si fort le ressac
atonal sériel
dissonant

et cette mer qui se brise
blanche sur la rive
de roches noires

parler avec les pierres
marcher pieds nus
sur un tapis de galets

celui-ci a la forme d’un cœur
qui emplit la main

pierre drue trouée
à son toucher
se purifie la vieille

c’était une enfance de prière

la nostalgie est un désir
qui brûle où le roseau
fut coupé de sa jonchaie

antique poète d’Arabie
qui porte haut
la couleur de sa peau

que serait l’aurore
sans le noir de la nuit ?

l’injustice a le goût du fiel
qui se dissout dans le vin
au bord de l’amer

c’est l’homme de ce vin
qui chante la fin de l’injuste
noyée dans la coloquinte

d’une ivresse montée du désert
le corps se déhanche
à la fugue de la mer

vent, vent
qui fait danser les palmes
ailes d’ange

rumeur verte
qui évite le piège
de la langue familière


souffle de compassion
rien sinon ces fétus
que le vent appose 
sur les cils

serait-ce la maison du pauvre
qui cahote sous le signe
d’une comète 
se mordant la queue ?

fenêtre sans vitre
vent qui rafraîchit
la chambre
après l’averse

ni poussière ni froid
la peau de la femme noire
pure soie

huit pétales
autour d’un hexagone
fleur qui s’épand

le château voyage
du fond des Pouilles
jusqu’en Amérique

quel ange t’a-t-il transporté
quel djinn quel démon
quelle fée quel téléphone

t’a fait venir aussi vite
que la voix
qu’aucun souffle ne dévie

passe tes matins 
sous le kiosque en bois
dans le jardin que la pluie
perle

maison où s’entend la mer
écume qui lave le souvenir du sang

la roche offre son creux noir
derrière les touffes de fougère

une mer de décembre
et ce n’est pas l’hiver
naufrage des contritions

c’est un autre continent
qui gave le soleil
d’une vérité à la joie donnée

les gerbes d’argent
bannières sur le champ 
de cannes

en elles le ciel se réfracte
gris azur qui court violet
à tout vent
crinière de cheval

le diamant
trône de Dieu
qui flotte sur l’eau

quand le monde
n’était que nuée
informe

lui seul scintillait
en ces temps de cécité

corps à corps
avec la houle
ce matin très haute

chaleur du vivant
qui instaure dans l’eau
le désordre des draps

de la grève au chemin
de cendre vers le Morne
retrait de l’insoumis

sous les pas crissent 
les mille écailles
d’un ossuaire pétrifié

l’Indien ne jouit plus
de l’arbre dais qui ombre
une litière où le natif
fut coupé en morceaux

que reste-t-il d’une nation
enchaînant les déportés
aux anéantis ?

les mots s’échangent
sous le préau ouvert
sur ce qui provient
des fleurs dans les près

grimpant les versants 
d’une campagne
qui accroît la ville

entre l’insecte et l’oiseau
vibratile noir luisant
nerveux fébrile

il plonge son bec
comme trompe
qui aspire les cœurs
jaunes rouges

extraire aux tréfonds
le suc de ces soleils
du zénith au couchant

fiente qui se goûterait
miel nourricier
ou poison qui emballe
le cœur
du colibri au lézard
lot de soleil sur le mur blanc
que le courant d’air décape

la pluie érode
les tuiles sur le toit

aux Tropiques l’histoire
rabote les rugosités
qui résistent

l’air s’incarne moite
la rive se donne sonore
la nuit les poissons danseront

sur le fil qui relie
les mâts aux archives
où se déplient les noms
des révoltes matées

avec toi de la véranda
se pencher sur une mer
blanche d’une colère
qui égruge les bris de volcan

pas de mur autour des jardins
ni des parcs
là se lève haut l’arbre
éventail pour une ronde 
de totem

d’autres arbres
que l’ouragan dépouille
souches dont les racines
desserrent un gémissement 
de glaise

touaou à tire d’ailes
frôlant l’eau
portant au bec le sel
qui s’incrustera sur l’accoudoir
du trône

comment ne pas le craindre
auréolé par le soleil
qui se fixe à sa droite 
à l’heure où l’orange
s’éloigne

profil d’arc brisé
immense iwân
sur sa roide arête
chemine le véhicule du temps

les nuées matière
où de nouveau se découpent
les silhouettes des fantômes

sur la route de la nuit
le ciel s’exile
les étoiles de très basse 
lumière

mouvante surface d’eau
qui avance
pour offrir je ne sais quelle
gerbe d’atomes
échappant à la prise

l’œil ne peut fouiller
le silence du buisson
qui flamboie au tintement
de ses paillettes mauves

le soleil fuit 
en sa fixité mobile
les paupières tremblent
au sifflement des sphères

ô nuit future
qui assombrit le trône
à la taille de l’iwân
toujours debout 
à Ctésiphon

ce sont les Tropiques
qui maintenant
s’en prennent à Chosroès

le jour des ondées
finit en éclat
ligne brisée de l’éclair
figé au contour de la nuée
en son dernier soupir

et qui vous dit 
que le règne des pères
c’est la gloire ?

seuls les fils de leurs mères
scrutent le trône déguisé
en diamant autrement taillé

dans la cavité de la compassion
sourd l’eau des filles

après avoir perdu pied
titubé chaviré
ô les senteurs d’aisselles

vanille cannelle
fèves et barres de cacao
fleurs de piment que relaie
la mandarine séparée 
de sa peau

au carrefour où le rhum
croise banane et coco
doré aux rayons
du fruit qui fermente

soleil suspendu la nuit
sur les têtes des femmes
exclues du plaisir
veillant nonchalantes
le hangar

fumigations et plafond  
qui enserrent l’envol
vers d’invisibles étoiles





L’étranger en face

de ce qui rayonne
lumière sur les feuilles
le vert
   s’argente
et vibre au vent

éclats qui
dansent
en plein soleil

l’ombre assombrit
la terre qui,
pas après pas, se lève

bouquets de poussière
s’alliant au brillant
des feuilles

pellicule sur quoi s’imprime
le passage des fourmis

(les aïeux en faisaient une bouillie)

La vue qui ressort de la mémoire
est bue 
par les vestiges de la retraite
qui avait accueilli le soufi
sur le sol d’Andalousie

avait-il cueilli une branche
à midi quand les fleurs ont été battues
par la pluie qui fixe la poudre 
et filtre l’air ?

la forêt se recueille 
transparente
au creux de la main moite

je n’attendrai pas par canicule
le retour de la brume –
pour jouir de ses aires de fraîcheur

là-bas au voisinage du chêne
et des glands dont se paît
la bête aux pattes noires

plus bas sur l’autre rive 
la steppe cède 
au tapis d’alfa et d’armoise

y humer la fleur 
d’un seul jour
née de l’ondée soudaine
qui lave les jujubes

sur l’argile qui craquelle
il m’est arrivé de planter la tente

et de tremper au petit matin 
mon pain dans le suc
qui a coulé d’entre les pierres

pour tacher de si près la toile

au front de l’odeur âpre 
émanant des meules
se répandant dans les airs

le long d’un chemin qui cahote
vers la haine
cendre chaude enterrée sous le sable

ne vous ai-je pas dit
que ces arbres dansent en attendant
la saison


où mon fantôme
se découvre à la poursuite du jus
qui s’extrait des fruits ?

la chair
autour du noyau gicle

faut-il les cueillir 
tant qu’ils restent verts
ou attendre qu’ils s’adaptent au noir ?

j’en aurais fait une encre violette
pour transcrire ces mots
sur le blanc de la serviette

dès que la joue en reçoit l’embrun

le noyau pressé transmue 
le fluide en liqueur d’or

avant de frôler les parois
de la gorge qui reçoit 
une aura de noisette

la peau aussi s’en enduit
et le pied oint perd l’allée du roc

celle même qui piège
le tronc chargé d’ans

le flux  relâche le tissu 
des talons
portant la stature du héros

coureur  ou lanceur de paix

il faudra le couronner d’un rameau
qui célèbre du vert son lot d’argent

j’ai encore peu dit de ces corps
noués démultipliés verrues
enchaînées aux sillons

fendus troués traversés par le vide

là se creuse la niche de prière

maison de l’orant qui s’éprend
d’archives millénaires
traçant les années fastes
et les irruptions de soif

au voisinage des raquettes d’épines
qui délivrent le Sabra de sa colère

il arrache l’olivier

très présent sur l’esplanade
où s’égrène la souvenance 
qui mêle le sacré au saint

il l’exhibe renversé
la tignasse des racines
enveloppée de terre
entre la coupole d’or

et le mont qui au pluriel 
en exalte le nom

au galop du cheval ailé

comme frondaison d’argile
lente à se mouvoir avec le souffle

il est temps de changer d’abri

s’éloigner des coteaux de Galilée
et suivre les files qui coupent
les champs de Calabre

à moins de cingler marin
attiré par les crânes qui scintillent
sur l’île où croissent

les fleurs de l’oubli

et donner à l’arbre le sens du voyage

dans la blancheur j’en touche 
le masque migrant

vers la brume de Paris

en un jardin qui par temps de givre
rêve de paix

déplacé des franges du désert
au pays où le béton est maître

encore faut-il dessiner des rigoles
qui – où ça manque –
orientent l’eau goutte à goutte

sur une terre en quête de salut


la voix verte le rappelle
quitte à avaler toutes les directions
à affoler la rose des vents

à désorienter les boussoles

tel l’aimant le fer
le bec de la lampe 
retient la flamme

pour donner 
lumière à la lumière

ni d’Occident ni d’Orient

les amants mettent à nu
l’entaille de leurs greffes

ils montent à cru des souches
glissant à la manière de serpents
enroulés autour de la jarre
qui de vin bouillonne

l’automne les oiseaux crépitent

autour des fruits mûrs

attrapés par le filet jeté 
sur les branches

savourer en leur chair
l’olive qui l’a nourrie

chair qu’imprègne la graisse
nuées qui chuintent

fruit du fruit sur le fruit même

ça se déguste au soir
lorsque l’eau passe par le réseau
où s’entend l’heure

elle s’écoule
au grincement de la clepsydre

noria taillée dans le bois

qui provient de l’arbre mort 
où loge l’oiseau d’octobre
friand de l’huile qui le dore

et dont le lustre se projette

sur la face de l’étranger messie
tel qu’en lui le droit abolit
tout devoir

   Jérusalem, le 19 novembre 2008




Poussière / Gobi

Je ne la vois pas                  la poussière que tu as vue à Gobi 
je vois l’herbe               où l’on invite à déjeuner               à se mettre à nu         
un bout de cette herbe            active dans l’histoire                 qui rénove l’accueil  
de l’invitée                   ce bout d’herbe qui erre          parcelle qui flotte             
en frayant               je ne sais quel bord de Seine                 pour tenter sa chance 
dans le vide traversé                par des silhouettes furtives        qui rôdent dans le 
désert                 gardiennes des âmes              enfouies dans la mémoire                 
c’est ce que tu crois                 être poussière             et qui n’est que
fantomatiques figures                 qui ne peuvent se poser à même le sol          
c’est qu’il n’y a pas de sol              où planter poteaux        pour baliser le chemin         
mais où vois-tu le chemin ?                   topographie               de la stratosphère                
une autre planète s’invite               sur notre terre                 elle est sans eau                
et l’air abdique en faveur du vide                   c’est l’apesanteur                  le sang 
y coule               à la place de la pluie                   les larmes sont d’intarissables 
fontaines                 les pleureuses sont emportées               par des chevaux 
rendus à la liberté                    oui           de cette chevauchée      
      une poussière se lève                   mais très vite le vide         l’avale la digère
   est-ce pour célébrer ce temps               où la pensée      a connu      une autre  
vitesse                          dans l’alliance de la pomme et de la souris ?                    
de quel garage                           en proximité de forêt ?              sous quel chêne 
a-t-on pris                                            la proie pour l’ombre
                de l’autre côté de l’océan                  en Californie                   la souris 
en forme de lion                          migre jusqu’en Asie       elle remonte comme 
elle peut          la pente du vide                   de fait c’est l’ascension                   
mais le vide ne connaît              ni haut ni bas                  ni devant ni derrière                 
la souris                   c’est Sisyphe                           elle croit monter                            
où il n’y a pas d’élévation                  elle pense voler                  où il n’y a pas 
de pesanteur                     mais elle avance                   dans l’effort                           
elle refuse de flotter              sur place                elle se laisse prendre au vertige 
de la chute             celle qui s’impose dans le monde             qu’elle vient de
quitter                  un autre temps              et un autre espace            s’incrustent 
dans la même apparence                     de temps et d’espace                 un monde 
où les lieux                         s’agglutinent aux instants           places et dates
s’agglomèrent                 de ce chaos                 une réalité se dit
         je vois un point du XIXe siècle              se confondre                à un point 
du XXIe               où entre en effervescence           un point du XVIe                
rétif à se rendre                en Chine                  de l’Ile-de-France            qui avale 
la poussière              du désert de Gobi          
            nomade qui traverse                      les siècles et les climats                   où 
tu apposes      tes traces              tu les effaces            tu laisses le vide agir       
pour que l’esprit                  flotte dans l’apesanteur       des instantanés             
qui circulent                      comme dans une hotte
          où l’air tantôt chaud                     tantôt froid        aspire toute poussière 
qui entre                     lorsque la soufflerie s’arrête par à-coup                    
les atomes flottent                  la contrée des nuages         se transforme très vite 
avant de se dissiper     
               avec une imperceptible lenteur                          le lacunaire s’instaure
   selon une traversée                qui est une remontée               vers le sommet                  
qui vous dégringole vers le bas                    juste avant de déposer votre charge 
là-haut
                  cela vous change en une souris                          qui prend la forme 
d’un lion
             aspirant à remonter le temps          et à parcourir au même moment      
des pays très écartés                  c’est le vide               dont s’est épris la souris 
       qui a métamorphosé                           ce qui lie la main à l’esprit                  
ce que la pensée pense                                      ce que la sensibilité ressent              
ce qui se dessine                 sur la page blanche                      ou mentale                      
ce qui s’y imprime blanc               vibrant d’argent    
                la souris qui mord dans la pomme                          c’est l’Inconscient 
de notre temps 
                                                                                 Jeju, mercredi 10 octobre 2011 
                                                                                                   en fin d’après-midi









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